La semaine écoulée a été particulièrement pénible au 10 Downing Street.

MARCHÉS 10 septembre 2019
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Le Brexit dans l'impasse

De désaveux en camouflets, Boris Johnson voit le dossier du Brexit lui échapper chaque jour un peu plus. Désormais, plusieurs scénarios sont possibles.

 La semaine écoulée a été particulièrement pénible pour Boris Johnson, six semaines seulement après avoir accédé au poste de Premier ministre du Royaume-Uni. Il restera, bien malgré lui, dans l’histoire comme le Premier ministre à avoir perdu ses trois premiers votes devant la Chambre des communes. 

Alors que, durant sa campagne, il avait garanti une sortie de l’Union européenne (UE) le 31 octobre prochain, la donne semble avoir changé: le dossier du Brexit s’embourbe. Et le fait d’avoir imposé une suspension du Parlement à partir du 9 septembre n’a pas arrangé la situation. 

Chronologie des événements

Mardi 3 septembre, Boris Johnson perdait sa majorité au Parlement, les députés ayant voté une motion leur permettant de prendre le contrôle de l’agenda parlementaire, habituellement sous la responsabilité de l’exécutif. 

Mercredi 4 septembre, c’était l’adoption d’une loi imposant au Premier ministre de demander à l’UE un report du Brexit jusqu’au 31 janvier 2020, si aucun accord de sortie n’était conclu à la date du 19 octobre prochain. 

Jeudi 5 septembre, Jo Johnson, ministre d’État et frère du Boris, venait jeter de l’huile sur le feu, en annonçant sa démission. Il a justifié son choix en expliquant qu’il était favorable à un deuxième référendum sur le Brexit et qu’il plaçait l’intérêt national avant la loyauté familiale. 

Enfin, dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 septembre, les députés britanniques, qui votaient sur les élections anticipées souhaitées par Boris Johnson, lui ont infligé un nouveau camouflet, en rejetant la proposition. Le Premier ministre a toutefois répliqué, en insistant sur le fait qu'il n'y aurait pas de nouveau report, malgré la loi votée dans ce sens… 

Et maintenant, quel scénario?

Hormis la tenue d'un nouveau référendum, les scénarios possibles sont les suivants. D’abord, un nouveau report du Brexit afin de trouver un accord. Au-delà du camouflet supplémentaire pour Boris Johnson, cela impliquerait d’obtenir l’aval des 27 membres de l’UE.

 Ensuite, un Brexit sans accord le 31 octobre, scénario particulièrement redouté par les milieux économiques. À noter que les négociations entre l’Europe et le Royaume-Uni ne cesseraient pas pour autant.

 Enfin, un Brexit concerté le 31 octobre. Toutefois, ce «deal» est actuellement très improbable, car la question de la frontière entre l’Eire et l’Irlande du Nord est extrêmement sensible. Aux dernières nouvelles, le gouvernement de Boris Johnson poursuivrait les négociations, tout en se préparant à une sortie sans accord. À suivre…

Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions" de la salle des marchés de la BCV, le 10 septembre 2019