La nouvelle entité devrait vendre près de 8,7 millions de véhicules par an.

MARCHÉS 6 novembre 2019
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Naissance probable d’un géant de l’automobile

La fusion Fiat Chrysler Automobiles et PSA Peugeot Citroën donnerait naissance au quatrième plus grand constructeur automobile au monde, avec des ventes d’environ 170 milliards d’euros.

Le jeudi 31 octobre, les groupes Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et PSA Peugeot Citroën ont fait part de leur volonté de fusionner. Dans leur communiqué commun, les deux acteurs précisent envisager d’«unir nos forces par l’entremise d’une fusion 50/50, pour construire un leader mondial du secteur et devenir ainsi le quatrième plus grand constructeur mondial en termes de ventes annuelles (8,7 millions de véhicules)». Le chiffre d'affaires de cette nouvelle entité devrait avoisiner 170 milliards d’euros et les marges devraient figurer, toujours selon le communiqué «parmi les plus élevées des marchés».

Des synergies de près de 4 milliards d’euros

Les synergies escomptées s’élèvent à environ 3,7 milliards d’euros et aucune fermeture d’usine ne devrait avoir lieu. Les deux groupes emploient à travers le monde près de 400 000 collaborateurs qui assurent le développement et la production des marques de véhicules Peugeot, Citroën, Opel, Vauxhall, Fiat, Chrysler, Dodge, Alfa Romeo, Jeep, DS, Lancia et Maserati.

Le siège de cette nouvelle entité devrait se situer à Amsterdam. Carlos Tavares, actuel PDG de PSA, deviendrait le directeur général de la nouvelle entité et John Elkann, actuel président de FCA, en deviendrait le nouveau président. 

La France, actionnaire de PSA à hauteur d’environ 12%, estime que les démarches actuelles «confirment le mouvement de consolidation mondiale de l’industrie automobile, qui est nécessaire et dans lequel la France veut prendre toute sa place». De son côté, le gouvernement italien a déclaré qu’il était essentiel de garantir la non-fermeture des usines et qu’avec le passage à l’électrique, il était nécessaire de procéder à d’importants investissements ainsi qu’à des regroupements. Les positions des deux pays à l’égard de cette fusion peuvent donc être qualifiées de favorables. 

Un premier essai manqué entre FCA et Renault

Après cette première étape, le Conseil de surveillance de PSA et le Conseil d’administration de FCA vont devoir travailler sur le protocole d’entente durant les prochaines semaines. La fusion n’est donc pas encore effective et elle est sujette à plusieurs validations. La cotation en bourse de cette nouvelle entité néerlandaise devrait se faire sur Euronext Paris, sur la Borsa Italiana à Milan et au New York Stock Exchange (NYSE).

Pour rappel, au mois de juin dernier, FCA avait présenté un projet de fusion avec Renault pour former le numéro trois mondial de l’automobile. Le gouvernement français ayant tardé à donner son accord, FCA avait retiré son offre. La difficulté venait également du fait que le groupe Nissan, détenu à hauteur de 44% par Renault, n’était pas forcément favorable à cette opération.  

Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions" de la salle des marchés de la BCV, le 5 novembre 2019