Une Amérique divisée mais toujours résiliente.
L'issue des élections américaines attendra. Le rendez-vous politique de l’année se révèle beaucoup plus disputé que prévu, tant sur le plan de la présidence des États-Unis que du Sénat. Le flottement pourrait durer plusieurs jours si des États devaient procéder à un recomptage des bulletins de vote, et même plusieurs semaines au cas où l’un des deux partis devait contester les résultats en saisissant les autorités judiciaires. On se souvient du différend survenu lors de l’élection présidentielle de 2000 entre George W. Bush et Al Gore, qui avait été tranché par la Cour suprême un 12 décembre, soit plus d’un mois après le scrutin. Ce climat d’incertitude pourrait s’accompagner d’une recrudescence de la volatilité sur les marchés.
Un constat émerge néanmoins à ce stade. La vague bleue n’aura probablement pas lieu. Elle n’aura, en tout cas, pas l’ampleur espérée par le parti démocrate. Une nouvelle pas forcément mauvaise pour la confiance des agents économiques américains qui n’auront pas à subir un interventionnisme étatique excessif. Le partage du pouvoir entre démocrates et républicains reste, dans la durée, le scénario le plus favorable pour l’économie américaine. À court terme, le pouvoir d’obstruction d’un Congrès à la ligne du nouveau président pourrait néanmoins retarder l’adoption d’un nouveau plan de relance budgétaire, toujours nécessaire pour soutenir l’activité et l’emploi dans le contexte actuel de crise sanitaire.
Durant les prochaines semaines, l’évolution des marchés dépend naturellement du degré et de la durée des incertitudes liées aux élections. Mais, avec la distance et le probable partage du pouvoir à Washington, l’évolution de la pandémie et la dynamique de l’économie redeviendront les facteurs déterminants pour les investisseurs. En effet, les marchés présentent des multiples élevés, portés par des taux bas, qui doivent être justifiés par une activité toujours soutenue. C’est sur ce facteur clé que devront se concentrer les investisseurs à l’horizon de ces trois à six prochains mois.