L’essai prometteur de phase 3 du groupe Pfizer dope les marchés.
Cela fait maintenant plusieurs semaines que le marché vit dans l’attente d’un plan de relance gigantesque aux États-Unis. Mais à chaque fois que ce dossier semble à bout touchant, un événement inopiné vient doucher les espoirs des investisseurs.
Le fait que le futur président des États-Unis, Joe Biden, devra probablement composer avec un Sénat en mains républicaines, donc potentiellement hostile, a ravivé les inquiétudes. Si, sur ce plan, les investisseurs devraient encore rester sur leur faim, il y a au moins une nouvelle qui devrait mettre tout le monde d’accord: l’arrivée prochaine d’un vaccin contre la Covid-19.
La société Pfizer vient en effet d’annoncer que le candidat vaccin qu’elle a développé conjointement avec la société BioNtech serait efficace à plus de 90% sur l’échantillon de personnes testées lors d’un essai à grande échelle de phase 3.
Il n’en fallait pas plus aux marchés pour trouver leur voie. Les indices sur les futures actions sont repartis à la hausse, tout comme les rendements du bon du Trésor américain à 10 ans. Le rendement de l’obligation à 10 ans est remonté à 0,93%, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis le mois de juin, à l’exception d’un bref instant juste avant l’élection présidentielle. Cette tendance semble se confirmer, même si les pronostics émis par Pfizer sont à prendre avec précaution. Il reste en effet des zones d’ombre quant à l’efficacité de ce vaccin et plusieurs étapes doivent être franchies avant sa commercialisation.
À ce stade, le marché retient néanmoins que la communauté scientifique fait des progrès très rapides dans sa lutte anti-Covid. Une sortie par le haut de la crise sanitaire laisse espérer que les mesures de confinement, si dommageables pour l’économie, ne seront bientôt qu’un mauvais souvenir, laissant libre cours aux marchés.
En attendant des clarifications sur le front sanitaire, les investisseurs vont focaliser leur attention sur la Réserve fédérale américaine. Celle-ci avait fait état, la semaine dernière, de sa volonté de conduire ses actions en fonction des développements de la pandémie et des impacts sur l’économie. Ce message rassurant vient à point nommé dans une économie américaine qui se rétablit progressivement, comme en témoigne la baisse du taux de chômage à 6,9% en octobre, contre 7,6% en septembre.
Tous ces événements sont également positifs pour les marchés européens qui suivent la même direction que leurs homologues américains avec des hausses importantes des rendements des bons du Trésor à 10 ans, allant de 5 à 10 points de base selon les pays. Un retour à la normale se profile, mais il ne sera inscrit dans le marbre qu’au moment de la distribution d’un vaccin efficace. Espérons-le, durant l’année 2021.