En faisant peau neuve, l’indice emblématique de la Bourse de Tokyo espère améliorer encore sa performance.

MARCHÉS 28 septembre 2021
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Nintendo va enfin faire partie du jeu

Après le DAX allemand la semaine dernière, c’est au tour du Nikkei japonais de faire peau neuve. L’indice emblématique de la Bourse de Tokyo va en effet accueillir trois poids lourds de la cote japonaise le 1er octobre prochain.

 

Ces trois arrivées majeures sont liées à la récente réforme des paramètres de l’indice boursier. Les méthodes de calcul ont été révisées et vont désormais permettre de faire en sorte que tout titre rejoignant le Nikkei ne puisse pas représenter plus de 1% du poids total de l’indice, alors que jusqu’ici l’entrée de nouveaux membres importants risquait de le déséquilibrer.

 

Créé en 1950, le Nikkei est l’un des rares indices boursiers mondiaux à être pondéré par le prix des actions de ses membres, tout comme le Dow Jones à Wall Street. Ainsi, une petite société cotant à un prix élevé peut avoir une pondération plus importante qu’une multinationale cotant à un prix bas. C’est la raison pour laquelle les administrateurs du Nikkei évitaient jusqu’à présent d’introduire des titres chers, qui auraient eu un poids trop important dans l’indice. Les gérants de portefeuilles lui préfèrent souvent le Topix, jugé plus représentatif de l’économie nipponne, car plus large et pondéré par la capitalisation boursière, à l’image du S&P 500 par exemple.

 

Des ajustements pour mieux représenter l’économie japonaise

 

Ces ajustements doivent supprimer les défauts du Nikkei: par exemple, Fast Retailing, le propriétaire de la marque Uniqlo, était de loin l’entreprise la plus influente de l’indice, avec un poids de 10%, alors qu’il s’agit seulement de la onzième capitalisation japonaise. À l’inverse, Toyota, qui pèse près de quatre fois plus que Fast Retailing en bourse, affichait une pondération de 1.2% au sein du Nikkei, la 18ème de l’indice.

 

Le géant du jeu vidéo Nintendo était resté à la porte de l’indice à cause du prix élevé de ses actions, à plus de JPY 55'000 (CHF 460). Il va ainsi, enfin, intégrer le Nikkei 225. Les deux grands groupes technologiques Keyence (deuxième capitalisation boursière japonaise après Toyota) et Murata feront également leur entrée. L’absence de telles sociétés dans l’indice était une anomalie à corriger pour de nombreux experts du marché d’actions japonais. En ouvrant sa porte à ces entreprises, le Nikkei peut espérer (encore) améliorer sa performance, ces valeurs ayant toutes battu l’indice au cours des cinq dernières années. Keyence a en effet progressé de près de 280% en cinq ans, Murata de 130% et Nintendo de plus de 100%, contre une performance de 80% pour le Nikkei.

 

En incluant ces trois poids lourds, le Nikkei 225 représentera ainsi un peu mieux l’économie japonaise. Ils remplaceront le conglomérat industriel Nisshinbo, les emballages en plastique de Toyo Seikan et les services de communications Sky Perfect.

 

 

Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Marchés" de la salle des marchés de la BCV, le 28 septembre 2021