L’été aurait dû être meurtrier pour les marchés. À mi-étape, il n’en est rien. Bien au contraire. À partir des plus bas de la seconde quinzaine de juin, certaines bourses ont reconquis près de la moitié du terrain perdu depuis le début de l’année. Certes, ce redressement n’est pas le gage de lendemains qui chantent. Le désaveu récent infligé par les marchés à un consensus ultrapessimiste invite néanmoins à prendre du recul. Et à ne pas renoncer dogmatiquement à investir durant les périodes critiques.
Le rebond de juillet est instructif. Il s’est forgé dans un contexte de survente et de dégradation des valorisations des actions. À ce titre, il corrobore le constat que les reprises vigoureuses surviennent souvent dans le sillage d’excès de pessimisme. L’embellie actuelle atteste par ailleurs que les marchés ont désormais bien intégré la détérioration du climat conjoncturel et qu’ils sont moins sensibles aux déceptions sur les fronts des taux, de l’inflation ou de la croissance.
Est-il encore temps d’investir si l’on a manqué ce rebond? Pour répondre à cette question, il faut s’affranchir des instincts grégaires, guidés par la peur ou l’euphorie, pour se focaliser sur les objectifs de son portefeuille et sur les fondamentaux des actions. Celles-ci s’échangent aujourd’hui en dessous de leur moyenne à 20 ans. Ces valorisations n’apportent aucune assurance de plus-value à court terme. Elles offrent en revanche l’opportunité de soigner ses prix d’entrée qui sont les facteurs déterminants de la rentabilité d’un portefeuille à long terme. Une précaution qui prend tout son sens en période d’inflation. Alors, oui! Pour des investisseurs qui disposent à la fois d’un horizon de placement long et de liquidités importantes, il est toujours temps de s’exposer aux actions.
Article paru dans 24 Heures, le 29 août 2022