Si elle va être moins marquée à l’avenir, la hausse des taux n’est pas terminée.
Après être restés plus de trois ans en territoire négatif, les taux longs suisses ont fortement progressé depuis le début de l’année. Et les ingrédients de tensions haussières sur les taux longs restent présents.
Après être restés plus de trois ans en territoire négatif, les taux longs suisses (le rendement des obligations de la Confédération à 10 ans) ont fortement progressé depuis janvier dernier, flirtant avec 1%. Si elle va être moins marquée à l’avenir, leur hausse n’est pas terminée.
Alors que les taux courts restent sous la coupe des taux d’intervention des banques centrales, le comportement des taux longs est plus lié aux perspectives de croissance économique et aux anticipations d’évolution des prix à la consommation. Or ces deux derniers éléments ont drastiquement changé depuis l’été 2021.
L’inflation s’est emballée aux États-Unis
L’inflation, qui progressait depuis quelques mois déjà, s’est emballée aux États-Unis, puis dans la zone euro, traduisant la forte augmentation de la demande qui accompagnait les déconfinements successifs. Conséquences de cette embellie et d’une offre qui peinait à suivre, des hausses marquées des cours des matières premières de même que des perturbations sur les chaînes d’approvisionnement, donc une flambée des prix, plus modérée en Suisse. Et la guerre en Ukraine a exacerbé ces tensions.
Afin de s’adapter à une accélération de l’inflation qui n’était pas aussi temporaire qu’espéré, l’attitude des banques centrales a fortement évolué, y compris en Europe. Celles-ci ont dû réécrire leur discours et, pour certaines, relever leur taux d’intervention.
Les tensions haussières restent présentes
Comme la croissance va rester d’actualité cette année, que l’inflation est bien installée en territoire positif et que les politiques monétaires seront graduellement moins souples (avec parcimonie en Suisse), les ingrédients de tensions haussières sur les taux longs restent présents. Ces pressions devraient cependant être bien moins fortes que celles connues depuis le début de l’année, car les banques centrales veillent au grain avec l’inflation dans le viseur.