Pour calculer la progression des prix à la consommation, l'OFS se base sur la composition du «panier de la ménagère».
Cette inflation plus faible s’explique par la composition différente du «panier de la ménagère» et pas l’évolution du franc suisse, notamment.
Après plus d’une décennie de stagnation (de 2009 à 2021), l’inflation s’est insidieusement rappelée à nos mauvais souvenirs dans le sillage de la sortie du COVID, puis de la crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine. Même à 2,6% (en avril) en Suisse, sa relative faiblesse étonne par rapport à l’envol des prix chez nos voisins.
Pourquoi l’inflation suisse est-elle plus modérée?
Plusieurs éléments permettent d’expliquer cette modération. D’abord, la composition du «panier de la ménagère» sur lequel l’Office fédéral de la statistique (OFS) se base pour calculer la progression des prix à la consommation. La composante «transport et énergie» est plus faible que chez nos voisins, ce qui a permis à l’inflation helvétique de moins s’envoler lors de la flambée des cours de l’énergie du printemps 2022.
Une deuxième différence tient au pourcentage «élevé» de prix administrés (frais notariaux, prix des billets de train, frais dentaires…) dans ce panier, des prix qui ont certes grimpé ces derniers mois, mais de manière contenue.
Dernier élément, le comportement du franc. Notre devise s’est renforcée ces derniers mois, ce qui a tempéré les hausses de prix des biens et des services en provenance de l’étranger.
L’augmentation moyenne de l’inflation cache des disparités
Derrière l’augmentation moyenne des prix suisses se cachent toutefois de fortes disparités: sur 12 mois, hausse d’environ 6% pour l’alimentation et les boissons, mais baisse de 12% pour les produits pétroliers.
Lutter contre l’inflation reste l’une des missions prioritaires des banques centrales. Lorsqu’elle accélère et dépasse l’objectif de stabilité des prix de la Banque nationale suisse (BNS), celle-ci n’a d’autre alternative que de relever son taux d’intérêt de référence pour calmer l’activité. Et la BNS devra encore le faire avant l’été pour tenter de modérer la forte progression des prix à la consommation découlant du rebond de la croissance post-COVID et d’un marché de l’emploi serré.
Article publié dans 24 Heures, le 8 mai 2023