Mieux vaut laisser les incertitudes se décanter et s’appuyer sur des approches de placement simples et éprouvées.
À court terme, le marché des actions est aussi énigmatique que le sphinx de Delphes. Il laisse rarement deviner ses intentions. Récemment encore, il a pris en défaut la communauté financière pour finir 2023 en trombe et délivrer une performance aussi flamboyante qu’inattendue. Alors, à l’heure des exercices prédictifs, faisons preuve d’humilité.
La modestie est un prérequis d’autant plus nécessaire que la conjoncture reste floue, avec une inflation qui cherche son point d’ancrage, une économie dont l’atterrissage en douceur prête à caution et un calendrier de baisses de taux sujet à révisions. En ces circonstances, mieux vaut laisser les incertitudes se décanter et s’appuyer sur une vieille recette à succès: se positionner sur des actifs de qualité et porter ses choix de gestion dans le temps long.
Car, faut-il le rappeler? Ce n’est pas tant le timing d’achat, mais le temps de détention d’un actif financier qui crée de la valeur. À la lumière des statistiques, la probabilité de retirer un gain d’une exposition aux actions suisses après cinq ans s’élève à seulement 84%. Les chances de réaliser une performance positive grimpent en revanche à 97% à un horizon de 10 ans, pour s’établir à 100% à 12 ans.
Ce cadre étant posé, il est recommandé de se concentrer aujourd’hui sur des actions de qualité, autrement dit sur des sociétés bien établies, peu endettées et bénéficiant d’une solide croissance. Les grandes valeurs helvétiques cochent toutes les cases de cet archétype boursier. En retrait de leurs homologues étrangères l’an dernier, elles bénéficient d’un potentiel de rattrapage intéressant. Historiquement, l’indice SMI a offert un retour sur investissement, dividendes inclus, de 7% par an. Une perspective suffisamment alléchante pour tenir le cap dans ce nouvel exercice boursier qui, à n’en pas douter, ne manquera pas de nous surprendre.
Cet article a paru dans 24 Heures, le 29 janvier 2024