La politique commerciale américaine commence à laisser des traces dans l'économie mondiale. L'activité ralentit, mais elle devrait désormais pouvoir compter sur les plans de relance allemands et chinois.
Perspectives économiques et financières, alors que la nouvelle politique commerciale américaine influe déjà sur la croissance.
L’activité mondiale a ralenti pour le deuxième mois consécutif dans un contexte de risques croissants en provenance des États-Unis. Les barrières tarifaires pèsent sur le moral des chefs d’entreprise, notamment dans le secteur des services. Les incertitudes croissantes liées à la politique commerciale américaine influent en outre sur la confiance des consommateurs qui tend à baisser. Les conséquences des décisions de Washington se lisent également dans la hausse des attentes d’inflation et dans les préoccupations croissantes qui entourent la dynamique de croissance.
Parmi les indicateurs avancés publiés récemment, l’indice des directeurs d’achats (PMI) composite mondial a reculé pour atteindre, en février, son niveau le plus bas depuis décembre 2023. Une contraction à mettre sur les épaules du plus gros contributeur à la croissance mondiale, les États-Unis. En revanche, toujours au vu des PMI, le secteur manufacturier a connu son deuxième mois d’expansion – en particulier dans la zone euro et en Chine – et soutient ainsi une croissance mondiale qui fléchit, mais ne rompt pas.
La stratégie commerciale de Washington a évolué par rapport au premier mandat de Donald Trump, durant lequel l'accent était mis sur l'obtention de concessions restreintes de certains pays, principalement de la Chine. Aujourd'hui, l'outil clé de la politique économique est l'application des droits de douane, avec l'ambition d'établir une suprématie globale des États-Unis. Ces droits de douane visent plusieurs objectifs, dont la réduction du solde commercial, le retour d’emplois manufacturiers sur sol américain et la génération de revenus pour le gouvernement fédéral.
Dans ce contexte, le tournant budgétaire voulu par l’Allemagne s’inscrit comme un point de rupture. Après des années de contraintes liées aux limites constitutionnelles d’endettement, le nouveau gouvernement allemand a annoncé une politique de relance fiscale beaucoup plus audacieuse et importante. Avec une consommation intérieure en berne sur fond de tensions commerciales croissantes, la Chine a, elle, présenté ses plans de dépenses budgétaires pour stimuler son économie vers 5% de croissance. Elle prévoit un objectif de déficit budgétaire de 4% du PIB, contre 3% les années précédentes. Ce chiffre, le plus élevé de ces dernières décennies, est révélateur des défis qui attendent Pékin, mais aussi un signal fort quant aux moyens mis à disposition pour atteindre l’objectif de croissance.
Conséquences dans les portefeuilles: nous réduisons la surpondération en actions vers la neutralité et diminuons le poids des États-Unis dans le mix géographique.