Le BVR a vu le jour en 1971 en Suisse. Il va subir une mue drastique en 2019.
En parallèle à la Banque nationale suisse, qui met en place, dès sa création, un système de virement, qui sert surtout au règlement de paiements de gros montants, la Poste crée, en 1906, un système de chèques de virement pour les petites sommes.
Le bulletin de versement prévu pour les paiements manuels et ne contenant pas de numéro de référence est le plus ancien. Il s’appelle bulletin de versement CCP, BV ou encore bulletin de versement «rouge». Il est souvent imprimé avec le nom et le numéro de compte du destinataire du paiement et un champ libre permet d'inscrire d'autres informations. Il est aussi possible de tout remplir à la main. De 1906 à 1983, le BV est plutôt gris-vert, puis il vire au vert pomme en 1984. Il rougit définitivement en 1998.
C’est en 1971 que le BVR voit le jour. Il naît tout bleu et conserve cette couleur jusqu’à ses trente ans, pour virer ensuite à l’orange. Ce système de bulletins de versement avec numéro de référence fait œuvre de pionnier et marque de son empreinte le trafic des paiements papier en Suisse. Jusqu’en 1979, la saisie des bulletins est traitée manuellement, mais la Poste met en place un projet d’automatisation des chèques postaux. Dans celui-ci est englobé l'introduction d'appareils de guichets pour effectuer une saisie automatique des bulletins. Ces appareils servent à codifier les bulletins de versement, à imprimer les montants avec la police de caractères OCR B (police à espacement fixe qui facilite la reconnaissance optique des caractères), à identifier le bureau de poste et à effectuer leur comptabilité.
L’entreprise émet ses factures. Les BVR sont imprimés. Le numéro de référence contient les renseignements du débiteur (p.ex. numéro de client et numéro de facture). Ce numéro permet à l’entreprise d’identifier le payeur de manière univoque. Il peut comporter un maximum de 26 positions, plus le chiffre-clé. L’entreprise peut choisir librement le contenu du numéro de référence. Elle reçoit un fichier qui contient toutes les indications nécessaires pour procéder à l’enregistrement comptable automatique du paiement.
Il est possible de prescrire des montants fixes ou de laisser le champ correspondant vierge et de le remplir manuellement. Le débiteur peut choisir de procéder au versement soit au guichet de la Poste, soit par ordre de paiement, soit par voie électronique (de type e-banking).
Les BVR ne doivent être utilisés qu’en Suisse, car l’infrastructure correspondante pour le traitement des justificatifs n’est pas disponible à l’étranger.
En 2019, la Suisse adoptera un BVR unique, le même que celui qui entrera en vigueur en Europe. Le nouveau bordereau, qui sera valable pour toutes les institutions, comportera le code IBAN pour l'identification des comptes bancaires et les références de la facture. Sur chaque bulletin figurera aussi un QR Code qui comprendra les informations nécessaires au paiement. Il pourra être imprimé sur un papier ordinaire. Il pourra être utilisé pour payer sa facture via un smartphone. A noter enfin qu'il sera possible aux entreprises ou aux établissements d'imprimer leur propres logos sur les futurs bordereaux, nommés factures QR.
Par Brigitte Demierre Prikhodkine, rédactrice BCV