Sur le plan géographique, l’évolution des prix de l’immobilier et la disponibilité de biens selon les régions, ont fortement influencé les déménagements dans le canton.
Les Vaudois préfèrent s’expatrier plutôt que de déménager dans un autre canton. Mais ce qu’ils préfèrent, c’est déménager à l’intérieur de leur canton, plus précisément depuis les centres vers la périphérie.
Les Vaudoises et les Vaudois ont la bougeotte. Le taux de déménagement dans le canton s’inscrit à environ 10%. Ainsi, entre 2012 et 2016, en moyenne 6,0% des Vaudois ont changé de commune de domicile chaque année, selon les données de l’Office fédéral de la statistique. Environ 3,3% de la population a déménagé dans la même commune chaque année en moyenne entre 2011 et 2015, selon Wüest Partner (Immo-Monitoring d’avril 2017). Enfin, 2,3% des habitants quittent le canton pour un autre pays et 1,5% pour un autre canton (1,5%). De plus, les parts de nouveaux habitants venant de l’étranger (3,7%) ou d’un autre canton (2,3%) peuvent aussi être prises en compte.
La corrélation entre déménagements et phases de vie est importante. Quelques périodes sont particulièrement propices aux changements de domicile. D’abord, les jeunes enfants déménagent fréquemment dans les premières années de leur vie. Cela correspond principalement à la nécessité que rencontre leur famille d’augmenter la taille du logement pour accueillir un nouveau membre. En revanche, les ménages dont les enfants sont en âge de scolarité obligatoire (4-15 ans) ont peu tendance à déménager.
Ensuite, c’est entre 20 et 35 ans que les Vaudois déménagent le plus: ils sont un sur dix à changer de domicile chaque année. Cette période correspond au départ officiel du domicile familial, à l’emménagement avec une ou un partenaire, puis à l’arrivée d’un enfant. Par la suite, la propension à changer de domicile diminue jusqu’à 70 ans, âge à partir duquel les Vaudois commencent à nouveau à être plus nombreux à changer de domicile. Cela correspond au déménagement dans un appartement plus petit et correspondant mieux aux besoins du ménage, à l’emménagement dans un appartement protégé ou encore à l’entrée en maison de retraite.
Nouveaux habitants dans les communes vaudoises en 2016, selon l'âge et la provenance
En pourcentage de la population par tranche d’âge.
Note: un déménagement est défini ici comme un changement de commune de domicile entre le 1er janvier et le 31 décembre. Les données ne tiennent donc pas compte des déménagements dans la même commune.
Sources: Office fédéral de la statistique, calculs BCV
Sur le plan géographique, l’évolution des prix de l’immobilier, ainsi que la disponibilité de biens selon les régions, ont fortement influencé les déménagements dans le canton. Ainsi, au début des années 2000, la dynamique démographique la plus forte concernait l’Arc lémanique, et notamment les districts de Morges et de Nyon, ainsi que le Gros-de-Vaud. Par la suite, la dynamique s’est déplacée et, à partir de 2010, ce sont les districts d’Aigle, de la Broye-Vully, du Gros-de-Vaud et du Jura-Nord vaudois, qui ont connu la plus forte croissance (+2,1% par année en moyenne entre 2010 et 2016), alors que les districts de l’Arc lémanique ont affiché des croissances comprises entre 1,0% et 1,5%. L’étude Devenir propriétaire: qui peut se l’offrir? donne plus d’informations sur l’évolution du nombre de propriétaires dans les différentes régions du canton.
Taux de déménagements selon les lieux d’arrivée et de départ et les régions vaudoises entre 2012 et 2016
Note: les déménagements entre communes vaudoises sont calculés en fonction des frontières communales au 31 décembre 2016. Il s’agit d’une moyenne annuelle des déménagements entre 2012 et 2016 rapportée à la population de 2011.
Sources: Office fédéral de la statistique, calculs BCV
Si les Vaudois sont prêts à s’éloigner des agglomérations, notamment de l’Arc lémanique, ces dernières constituent les destinations préférées des personnes arrivant de l’étranger. Ainsi, au niveau des soldes internationaux, ce sont les districts de Lausanne, de l’Ouest lausannois et la région de la Riviera qui connaissent les soldes migratoires les plus importants.
Il y a plus de Vaudois qui quittent le canton pour aller s’établir en Suisse que de Confédérés qui viennent habiter dans le canton de Vaud. Au niveau des régions, seul le district de Nyon affiche un solde positif par rapport aux autres cantons suisses, vraisemblablement en raison d’un nombre important de Genevois venant s’y installer.
Quant aux Vaudois qui quittent leur canton pour s’établir dans un autre canton, ils ne sont guère nombreux. Entre 2012 et 2016, cela ne concernait que 1,5% de la population, c’est-à-dire un Vaudois sur cinq qui déménage sans quitter le pays, soit moins que la moyenne suisse. Les arrivées depuis un autre canton n’ont pas été plus nombreuses et représentaient 1,3% des habitants. Ainsi, le canton se place parmi les cinq cantons qui ont des flux intercantonaux - arrivées et départs - les plus bas par rapport à leur population (avec Berne, Genève, le Tessin et le Valais).
En revanche, les Vaudois qui quittent le canton pour un autre pays sont plus nombreux (2,3%). Leur destination favorite - comme celle des Romands en général - est la France. Les Suisses alémaniques ont quant à eux plutôt tendance à émigrer en Allemagne et les Tessinois en Italie. Si un Vaudois est défini dans ces données comme une personne établie officiellement dans le canton de Vaud, quelle que soit son origine, les Vaudois de nationalité suisse partent pour leur part principalement en France (28,8%), aux États-Unis (8,6%), au Royaume-Uni (7,7%) ou au Canada (3,9%).
Les préférences varient également en fonction de l’âge. À partir de 50 ans, les pays d’émigration préférés des Vaudois se situent en Europe, alors que les pays extra-européens sont privilégiés par les émigrants de moins de 40 ans. Seule l’Allemagne semble attirer aussi bien les plus jeunes que les plus âgés.
Part des émigrations selon les dix destinations principales entre 2012 et 2016
Note: les pourcentages sont calculés sur l’ensemble des destinations (y compris celles qui ne sont pas présentées ici); pour cette raison, les sommes par colonne ne donnent pas 100%.
Source: Office fédéral de la statistique