La principale conséquence du confinement décidé pour lutter contre le coronavirus se lit dans la chute des ventes, selon deux tiers des entreprises vaudoises sondées.
Fortement touchées par la crise du coronavirus, les entreprises vaudoises comptent sur un retour à la normale au deuxième semestre, mais aussi sur des mesures d’aides complémentaires. C’est le résultat d’un sondage de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI) auprès de ses membres.
Les entreprises vaudoises subissent une épreuve d’une ampleur inédite et s’apprêtent à devoir faire face à une récession sévère. Face à cette réalité, en complément à sa traditionnelle enquête conjoncturelle de printemps, la CVCI a mené début avril un sondage express auprès de ses membres, obtenant près de 500 réponses en une semaine. Et le contraste est saisissant entre les résultats du bilan 2019 et les attentes pour 2020.
Si l’année 2019 avait débouché sur des résultats solides et que 2020 s’annonçait favorable, la situation a radicalement changé en mars. Les conséquences de la crise liée au coronavirus sont multiples et touchent pratiquement l’ensemble du tissu économique. La baisse des ventes est l’élément le plus cité, il l’est par deux tiers des répondants. Ce recul engendre des conséquences négatives sur la trésorerie qui devraient être durables et importantes. C’est ce que pensent 90% des entreprises pour les trois mois qui viennent.
Heureusement, et même si le pourcentage des effectifs travaillant sur site s’élève à 30% en moyenne début avril, la mise en place de mesures respectant les directives de l’OFSP permet de maintenir un niveau minimal d’activité. Ainsi, l’impact négatif sur la production est relevé par moins d’un quart des répondants seulement. Si trois entreprises sur quatre ont fait – ou vont faire prochainement – une demande d’indemnités de réduction horaire de travail (RHT), seuls 10% des répondants ont dû procéder à des réductions d’effectifs, pour le moment. Le marché de l’emploi devrait pourtant être durablement touché: quatre entreprises sur cinq s’attendent à un impact négatif sur le nombre d’équivalents temps plein si cette crise venait à perdurer.
Pour répondre à cette situation imprévisible, des mesures exceptionnelles d’aide ont été rapidement mises en place par les autorités fédérales. Pour les sondés, il convient d’apporter encore des corrections et des améliorations aux outils mis à disposition des entreprises, en tenant compte de la situation des différentes entités constituant notre tissu économique.
Parmi les soutiens supplémentaires à envisager, de nombreuses voix s’élèvent pour que des aides à fonds perdu soient octroyées. Adaptation des loyers, allègements fiscaux pour les personnes morales et physiques, allongement du montant et du délai des soutiens octroyés, report des délais de paiement (impôts, AVS, TVA) sont autant de suggestions émanant des entreprises.
Jusqu’à quand cette crise affectera-t-elle la marche des affaires des entreprises? À en croire les appréciations récoltées dans cette enquête, la reprise devrait être progressive et suivre le rythme du déconfinement graduel. Si près d’un tiers des membres sondés prévoient une normalisation de leurs activités cet automne, ils sont environ un quart à envisager une reprise dans le courant de l’été. Une proportion similaire s’attend même à une normalisation début juin déjà. A contrario, la situation ne devrait revenir à la normale qu’en 2021 selon 10% du panel.
Chaque crise offre aussi ses opportunités: la moitié des entreprises sondées s’attendent à ce que cette situation ait aussi quelques effets positifs, comme l’accélération de la numérisation, des changements de consommation et de production, le développement de la créativité et de l’inventivité ou encore la simplification de certaines procédures.
Extraits du communiqué de presse de la CVCI publié le 28.04.2020