L’amélioration du moral des entreprises s’inscrit dans une embellie générale perceptible depuis le printemps, liée notamment aux progrès de la vaccination.
Le ciel se dégage pour les entreprises vaudoises. Elles sont 56% à se dire optimistes ou très optimistes en ce qui concerne la reprise, selon un sondage réalisé entre fin mai et début juin par la BCV. Une année auparavant, à la sortie du premier confinement, elles n’étaient que 37% à avoir confiance dans les perspectives à court terme. De même, la part des entreprises vaudoises qui se disent pessimistes a reculé de 23% à 13%.
Le sondage a été effectué par la cellule Études et analyses clients de la BCV sur un échantillon représentatif. Quelque 343 PME vaudoises ont répondu et la marge d’erreur est de 5,3%. Une enquête similaire avait été conduite une année auparavant. Ce nouveau sondage a été réalisé entre la première et la deuxième vague d’assouplissements décidés cette année par le Conseil fédéral.
Après une année à devoir s’adapter aux effets de la crise du COVID-19, l’amélioration du moral des entreprises s’inscrit dans une embellie générale perceptible depuis le printemps. Après la deuxième vague au second semestre 2020, le nombre de contaminations a fortement reculé, les mesures de protection ont été assouplies ou levées et la progression de la vaccination permet d’espérer une maîtrise de l’épidémie. Cette détente se reflète aussi dans la révision à la hausse des prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) vaudois. Même si la pandémie reste d’actualité dans plusieurs régions du monde, les perspectives se sont aussi améliorées pour les entreprises exportatrices.
L’optimisme des entreprises se retrouve en particulier dans les prévisions d’évolution du chiffre d’affaires dans les douze prochains mois. 78% des répondants s’attendent à ce que les effets de la crise sur leurs ventes ne soient plus qu’un mauvais souvenir: 57% anticipent un retour au niveau d’avant-crise et 21% pensent voir leurs revenus augmenter par rapport à ce dernier. En ce qui concerne les effectifs, si la crise s’est plus souvent accompagnée de réductions du personnel (22% des réponses) que d’augmentations (4%), la tendance devrait s’inverser dans les douze prochains mois et 24% des entreprises pourraient engager.
Il n’en reste pas moins que l’optimisme n’est pas synonyme d’euphorie générale. 22% des entreprises n’anticipent pas un retour de leurs ventes au niveau d’avant-crise dans les douze prochains mois et 12% pourraient réduire leurs effectifs. De plus, elles sont 31% à juger leur situation actuelle toujours mauvaise ou très mauvaise, vingt fois plus qu’avant la crise. Les domaines les plus touchés sont l’art et les activités récréatives, l’hébergement et la restauration, ou encore l’information et la communication. Du point de vue de leur taille, plus les entreprises sont petites et plus elles sont enclines à ressentir des difficultés. En outre, celles qui perçoivent leur situation actuelle comme difficile sont également souvent pessimistes pour les prochains mois.
Ces chiffres témoignent du choc provoqué par la crise du COVID-19. Ce dernier aurait certainement été encore plus dur sans les aides financières mises en place. Ainsi, 20% des entreprises ont eu recours aux allocations pour perte de gain (APG), 43% ont demandé le chômage partiel et 54% ont souscrit un crédit COVID-19. Si le niveau d’endettement a augmenté pour 31% des entreprises, il n’est préoccupant que pour 7% des répondants.
Le télétravail a toujours le vent en poupe
Pour de nombreuses entreprises, la mise en œuvre des mesures de protection et la préservation de la santé de leur personnel et de la clientèle sont notamment passées par le travail à distance. 40% des entreprises y ont eu recours, dont 22% qui avaient déjà déployé ce mode d’organisation avant la crise. Pour celles qui ne l’ont pas mis en place, la principale raison résidait notamment dans une impossibilité liée à la nature de l’activité.
Plus de 90% des entreprises qui ont eu recours au télétravail durant la crise sont satisfaites du niveau de productivité et les trois quarts vont le maintenir, à des degrés variables. Ainsi, la crise du COVID-19 aura fait augmenter, en un peu plus d’un an, le nombre d’entreprises mettant en œuvre le travail à distance d’une dizaine de points de pourcentage, à environ 30%. Par rapport aux résultats du sondage d’il y a une année, l’appréciation des entreprises vaudoises sur ce mode d’organisation a peu évolué.
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