Anticiper la décision de plusieurs années et être accompagné par des partenaires de confiance: la clé d'une transmission réussie.
C’est le maître-mot. On estime à cinq ans le temps nécessaire pour valoriser une entreprise, c’est-à-dire la présenter à son avantage dans le cadre d’une succession. Mais certains n’hésitent pas à évaluer à dix ans le temps total nécessaire à une transmission, afin de prendre en compte tous les aspects, familiaux, fiscaux, entrepreneuriaux, etc.
Transmettre une enseigne que l’on a créée comporte une dimension émotionnelle. Parfois, il est difficile pour le fondateur d’une entreprise d’évaluer la situation avec objectivité, parce que privé et professionnel sont mêlés. Un médiateur permettra d’apporter un regard extérieur et neutre, voire de désamorcer des conflits.
Très souvent, le premier réflexe consiste à vouloir maintenir l’entreprise dans un cercle familial, un choix qui paraît à première vue plus simple: le repreneur est connu, la confiance est a priori établie, la motivation est présente. Reste que ce choix ne va pas de soi: le successeur souhaite-t-il réellement reprendre l’entreprise? Ce choix de vie lui correspond-il pleinement? Avez-vous pensé aux dédommagements pour les autres héritiers?
Quelles sont les forces et les faiblesses de votre business, qui le rendraient – ou non - attrayant pour un acheteur? Où en êtes-vous de votre prévoyance personnelle? L’entreprise en constitue-t-elle une part importante ? Ou disposez-vous d’un patrimoine à part? Autant de questions qui peuvent être clarifiées au cours d’une analyse – financière, légale, fiscale – détaillée, menée par une entité spécialisée.
Souhaitez-vous transmettre à un membre de votre famille? A un collègue ou à un groupe de collègues connaissant déjà l’entreprise? Vendre à un groupe industriel? Les possibilités sont multiples et comportent toutes des avantages et des inconvénients. Reste à savoir lesquelles s’offrent réellement à vous. Relève PME ou divers organismes en Suisse romande peuvent vous aider à trouver des partenaires. Selon la solution retenue, les choix financiers et les implications seront très différents.
Il n’y a pas une seule manière d’évaluer la valeur d’une entreprise. Relève PME distingue au moins trois types de calculs possibles: celui de l’administration fiscale, celui effectué en général par les repreneurs, celui utilisé si des cash-flows fiables peuvent être produits. La taille, le secteur d’activité et la structure financière de l’entreprise seront déterminants pour le choix de l’une ou l’autre méthode, et une due diligence – évaluation très pointue de la valeur de l’activité - peut s’avérer indispensable pour obtenir des données partagées.
Repreneur familial ou professionnel, la solution de transmission idéale provient toujours d’un échange. Il est essentiel de bien comprendre les enjeux, besoins et motivations de votre repreneur pour parvenir à une solution satisfaisante pour les deux parties. Cette période demande l’instauration d’un climat de confiance basé sur des rencontres successives: il importe de se connaître et, comme pour toute relation, cela requiert du temps.
Quelle que soit la phase où vous vous trouvez, si une transmission est en cours, il est important d’en informer toutes les parties prenantes de l’entreprise: actionnaires, bien entendu, mais surtout collaborateurs, et dans un second temps fournisseurs et clients. Le but? Eviter que ne se répandent rumeurs et fausses informations, qui pourraient altérer le capital de l’entreprise voire conduire certains salariés ou des équipes entières à prendre le large.
Relève PME: pour les cédants ou les acquéreurs, un panorama complet des étapes de la transmission ainsi que des conseils pratiques.
Le guide du SECO sur la succession: des informations complètes sur les méthodes d’évaluation des entreprises.
Camille Andres, rédactrice, pour la BCV