Les principales banques du pays se sont unies autour du porte-monnaie électronique TWINT. Une solution qui permet aux clients de payer avec leur smartphone.
Les solutions d’encaissement se multiplient. Toutes n’engendrent pas les mêmes frais et n’offrent pas les mêmes services pour les petits commerçants.
Dis-moi comment tu paies, je te dirai qui tu es... Impossible désormais de se montrer aussi réducteur. Non seulement, car les consommateurs multiplient les moyens de paiement, mais aussi, car ces mêmes moyens de paiement se multiplient. Et deviennent toujours plus mobiles. Proposer plusieurs moyens de paiement sera bientôt un passage obligé pour les commerçants. Attention cependant, tous ne proposent pas les mêmes applications, frais et disponibilités.
Les principales banques du pays – dont la BCV – se sont unies autour de TWINT. Une solution qui permet aux clients de régler leurs achats avec leur smartphone, soit via Bluetooth, soit en scannant un QR code, selon la solution d’encaissement choisie par le commerçant. Pour offrir cette option de paiement mobile, le propriétaire de magasin peut, s’il dispose d’un logiciel de caisse récent, présenter à sa clientèle un beacon qui permettra le contact entre le smartphone du client et sa caisse. S’il est muni d’un terminal affichant les QR codes, il peut demander à son fournisseur l’activation de TWINT. Et s’il ne possède pas de telles infrastructures sur son point de vente ou à son bureau, il peut simplement télécharger l’app commerçant (iOS ou Android) sur une tablette ou utiliser la version pour Windows ou Mac Os sur son ordinateur. TWINT peut ainsi être proposé en magasin, sur un stand mobile, à un automate et dans un commerce en ligne.
Ce qu’il en coûte au commerçant? Tout dépend de son infrastructure – récentes ou pas – et de ses besoins (mobilité du terminal, volume des transactions, etc.). Le beacon revient à 95 francs et doit être connecté à la caisse du commerçant. L’app est en revanche gratuite. S’il dispose d’une tablette ou d’un smartphone, TWINT ne lui coûtera pas un centime supplémentaire. Les frais de transactions, eux, varient selon la société qui les agrée. TWINT, par exemple, parle de 1,3% du montant total, soit moins que ce que coûtent les transactions effectuées par carte. Cette solution de paiement offre en outre des possibilités annexes comme du marketing mobile, la numérisation possible de cartes de fidélité, par exemple.
Apple Pay et Samsung Pay sont également des solutions de paiement mobile disponibles en Suisse. Elles sont proposées par les deux géants de l’électronique et fonctionnent avec la technologie NFC (Near Field Communication). Cette dernière ne demande en fait qu’une installation de paiement sans contact. Pas besoin de Bluetooth ou de WiFi. La même en fait que celle pour les cartes munies du NFC. Cette solution offre une connexion directe et automatique (pas d’app), mais est reliée à une carte de crédit ou de prépaiement. Si elle les dématérialise – plus besoin de sortir ses cartes et de taper un code –, elle suit les conditions de tarification de ces dernières.
Après le cash, la carte – qu’elle soit de crédit ou de débit – reste le moyen le plus utilisé par les Suisses pour régler leurs dépenses. Le développement des cartes munies de la technologie NFC fluidifie et facilite toujours davantage l’usage de l’argent «plastique». Même pas besoin d’un code jusqu’à 40 francs. Pour les petits commerçants, le terminal de paiement mobile (mPOS, mobile point of sale) s’étend. Il ne demande comme infrastructure de base souvent qu’un smartphone et une connexion internet. Moins cher que les terminaux «classiques» – coût d’achat d’environ 99 francs pour la plupart des solutions – il engendre en revanche un coût de transaction légèrement plus élevé (1,5% de la somme pour la carte de débit et 2,5% pour la carte de crédit) et des versements sur le compte plus lents. S’il est plus souple, il sied aussi mieux aux commerçants qui facturent peu ou qui sont en déplacement. Il leur permet de ne pas perdre des clients qui ne désirent pas payer par cash.
Sur le net, en Suisse, si les dépenses en ligne croissent d’année en année (+8,3% en 2016), les clients préfèrent payer par factures (80%) et dans une moindre mesure par cartes (15%). La solution TWINT constitue également une alternative pour les commerces en ligne et leur clientèle qui ne souhaitent pas payer par carte. Le client règle ses achats en ligne simplement via un QR code ou un code chiffré. Comme il peut lier son compte bancaire à TWINT, il n’a pas besoin de carte de crédit. Son compte bancaire sera débité directement. Pour proposer ce type d’encaissement, le commerçant peut soit passer par son prestataire de paiement, soit intégrer un module d’extension existant (plugin). Il existe aussi les portefeuilles digitaux (wallet). Le plus connu d’entre eux est PayPal qui propose plusieurs offres plus ou moins intégrées pour les commerçants.
La dématérialisation de l’argent et les paiements mobiles ont le vent en poupe. Les projets se multiplient grâce à la miniaturisation des puces. Ainsi, à Londres, dans le cadre d’un projet de design en joaillerie, a-t-on introduit l’Oyster Card (transports publics) dans de faux ongles. Les accessoires – et pas seulement les montres – agrémentés de la technologie NFC se diversifient. Là encore, à la base, il y a le lien avec la carte de crédit – et donc ses conditions de facturation. Côté commerçant, souvent un terminal mobile muni de la technologie NFC suffit. L’extension de cette dernière, sa sécurité et son accès – ouverte à tous sur tous les appareils ? – restent une des clés du succès des solutions de paiement mobile.
Anne Gaudard, rédactrice, BCV
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