Actuellement en Europe, les taux courts n’évoluent pas, alors que les longs progressent légèrement.
Qui dit taux d’intérêt ne se réfère pas toujours aux taux dont il est question lorsque l’on entend parler de hausse de taux de la part des banques centrales. Il s’agit de faire la distinction entre les taux courts, qui s’étendent entre un jour et un an, et les taux longs. Outil de politique monétaire, les taux courts sont notamment un moyen de relancer ou de freiner la croissance lorsqu’ils sont poussés à la baisse ou à la hausse. Les taux longs se réfèrent, eux, à la rémunération de l’argent sur des périodes plus étendues. Et, généralement, plus l’échéance de remboursement est lointaine, plus ils sont élevés, car ils doivent couvrir le risque pris sur la durée.
De hausse des taux, il en est question aux États-Unis. Il en sera peut-être question en Europe. En Suisse, la fin des taux négatifs n’est pas encore d’actualité. Sera-ce pour 2019? Si, longtemps, aucune date n’était avancée pour tout retournement de tendance, les prévisions se précisent, car la reprise se confirme en zone euro. La Banque nationale suisse agit depuis 2015 pour que son taux directeur évolue en territoire négatif. En décourageant les placements en francs, elle vise à freiner l’appréciation de la monnaie nationale notamment contre l’euro. Sa politique dépend ainsi de celle de la Banque centrale européenne.
Si les taux courts dépendent des politiques monétaires, les longs réagissent à la santé de l’économie et aux attentes inflationnistes. Actuellement en Europe, les taux courts n’évoluent pas, alors que les longs progressent légèrement.
Ces mouvements de taux n’intéressent pas que les économistes ou les cambistes. Les propriétaires et locataires sont aussi concernés. Si la marge de manœuvre du locataire n’est pas grande, le propriétaire peut peu à peu s’interroger sur la nécessité de bloquer ses taux hypothécaires à long terme si tel n’est pas encore le cas.
Publié dans 24 Heures le 20 novembre 2017