La technologie la plus utilisée concerne l’analyse morphologique, les empreintes digitales, la forme de la main, les traits du visage et le dessin du réseau veineux de l’œil.
Quand on parle de sécurité biométrique, on pense en général aux films d’action que l’on voit au cinéma ou à la télévision, un système inviolable qui donne du fil à retordre à celui qui veut outrepasser cette barrière. Dans la vie réelle, les caractéristiques physiques sont loin d’être parfaites et précises, et l’on atteint très vite les limites de ces techniques.
On répertorie trois catégories de technologies biométriques. La première concerne les analyses biologiques qui utilisent l’odeur, le sang, l’urine et l’ADN. La deuxième est représentée par les analyses comportementales, telles que la dynamique de la signature (vitesse de déplacement du stylo, accélérations, pression exercée et inclinaison), la manière d’utiliser un clavier d’ordinateur (pression exercée sur les touches et rapidité de frappe), la voix et la démarche d’une personne. La troisième catégorie, la plus utilisée, concerne l’analyse morphologique, les empreintes digitales, la forme de la main, les traits du visage et le dessin du réseau veineux de l’œil.
Dans les trois catégories, il y a un inconvénient majeur: le vieillissement de la personne. Un traumatisme plus au moins important peut également influencer et changer les mesures. Prenons le cas des empreintes digitales. Il suffit que la température soit irrégulière, d’une transpiration différente ou d’une coupure au doigt pour que l’un de ces éléments présente une anomalie dans le dessin des empreintes et que la personne, pourtant enregistrée dans la base de données, ne puisse plus y accéder. Afin d’éviter ce problème, le système autorisera une certaine marge d’erreur entre la mesure et la référence. La mesure qui fait référence n’est autre que la récolte des données physiques à caractère personnel, puis sa transformation informatique par de puissants algorithmes. Afin de compenser provisoirement cette marge d’erreur, un système à code est très souvent mis comme second rempart. Et avec le temps, les progrès technologiques vont certainement rendre la biométrie encore plus sûre. Dès lors, nul besoin de se souvenir de mots de passe.
Le marché de la biométrie est en pleine croissance. Toutes les sociétés s’y engouffrent, à l’image de Facebook, Google, Amazon, Samsung ou Apple, soit via la reconnaissance faciale ou l’empreinte digitale. Des sociétés suisses sont aussi de la partie, comme la start-up lausannoise OneVisage.
Cette technologie touche tous les secteurs d’activités, de la vidéosurveillance aux domaines financier, high-tech, aéronautique, informatique, sécuritaire et scientifique. Selon certains analystes, la crise européenne des réfugiés et des migrants va doper la croissance du secteur. Pour la société ABI Research, le marché mondial de la biométrie devrait franchir la barre des 30 milliards de dollars d’ici 2021, une croissance de 118% par rapport à 2015.
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 2 juillet 2018