On comprend un peu pourquoi certaines personnes parlent de casinos ou de montagnes russes pour caractériser les marchés financiers.
Lorsque l’on assiste à des mouvements tels que ceux qui ont eu lieu au cours du dernier mois, on comprend un peu pourquoi certaines personnes parlent de casinos ou de montagnes russes pour caractériser les marchés financiers. À titre d’exemple, la bourse américaine a perdu jusqu’à 12% en l’espace de deux semaines au début du mois, avant de récupérer déjà deux tiers de la perte sur les deux semaines suivantes. Dans le jargon, les situations de ce type sont dites à forte volatilité et contrastent singulièrement avec le calme qui a régné sur les marchés tout au long de 2017.
L’ingénierie financière nous permet maintenant de miser sur l’apparition de ces périodes de forte volatilité. Cela se fait via des contrats à terme sur l’indice VIX, appelé aussi barème de la peur. Cet indice est demeuré à des niveaux très bas pendant de nombreux mois, puis il a explosé de manière spectaculaire en février, témoin d’un regain d’inquiétude, notamment en raison de la hausse des taux d’intérêt. Ces mêmes instruments permettent aussi de profiter des périodes de calme en anticipant la baisse sur ce même indice. C’est ce qui était proposé par un certain nombre de véhicules de placement proches des Exchange Traded Funds (ETF). Après avoir bien profité du calme, leur biais s’est révélé complètement faux et a conduit à leur fermeture. Il n’en reste pas moins que la volatilité a acquis sa place comme produit d’investissement à part entière.
Mais le lien entre volatilité et stabilité des marchés va probablement même plus loin. De nombreux portefeuilles sont maintenant construits directement en fonction de la volatilité, impliquant de réduire les positions lorsque celle-ci augmente et, partant, d’amplifier les mouvements de baisse. La récente période a sans doute donné un signal: tous les effets secondaires de la volatilité ne sont pas encore maitrisés.
Publié sur le site 24 Heures le 7 mars 2018