Les petites et moyennes capitalisations suisses devraient profiter du renforcement de l'environnement économique du quatrième trimestre.
Elles ont subi le désamour estival pour les valeurs cycliques. Or, comme l’environnement économique devrait se renforcer au quatrième trimestre, les petites et moyennes capitalisations suisses pourraient rebondir.
Globalement, le marché suisse est catégorisé défensif, soit évoluant de manière relativement indépendante de l’économie. Cette étiquette provient du fait que l’indice principal, le SMI, est dominé par des valeurs liées à la pharmacie ou à l’alimentation, des secteurs qui répondent à des besoins de base, qui sont donc moins dépendants de la conjoncture.
Or, le marché suisse comprend aussi des entreprises de plus petite taille, notamment industrielles, souvent leaders dans leur domaine, nichées dans des secteurs à haute valeur ajoutée et foyers d’innovation. Ces titres s’avèrent plus exposés à l’évolution de la conjoncture – et plus particulièrement de la conjoncture mondiale –, non seulement en raison du secteur dans lequel les sociétés évoluent, mais aussi, car une grande partie de leur production est vendue à l’étranger.
Des doutes sur la maîtrise par le gouvernement du ralentissement de la croissance chinoise et les tensions commerciales entre Washington et Pékin ont fait pression sur les valeurs cycliques cet été. Les indicateurs avancés de l’économie laissent entrevoir une stabilisation de la situation conjoncturelle pour la fin de l’année confirmant ainsi la robustesse de l’économie mondiale. C’est notamment le cas de l’Ifo qui mesure le moral des entrepreneurs allemands. L’une de ses composantes, les attentes des chefs d’entreprises en matière économique, est un point de repère pour l’activité en Suisse. L’histoire veut que, lorsqu’il se situe au-dessus de 98 points, c’est bon pour les valeurs cycliques suisses. Et actuellement, il évolue bien au-dessus de ce seuil.
Il est vrai que les mesures prises par le gouvernement pour maîtriser le ralentissement de l’économie chinoise pourraient porter leurs fruits au tournant de l’année. Il est vrai encore qu’une fois passée l’étape des élections de mi-mandat aux États-Unis, les tensions commerciales entre Washington et Pékin pourraient se stabiliser à défaut de disparaître. Il est vrai toujours que l’emploi et les investissements sont autant de soutiens à la croissance sur les deux rives de l’Atlantique. La reprise mondiale devrait ainsi se poursuivre à un rythme d’environ 4% d’ici mi-2019.
Et la Suisse n’est pas à la traîne. Entre Jura et Alpes, la croissance a affiché une progression de 0,7% sur trois mois au deuxième trimestre, ce qui lui donne un rythme de 3,4% sur un an. Mieux: le PIB affiche pour le cinquième trimestre consécutif une progression supérieure à la moyenne des cinq dernières années. L’un de ses principaux moteurs reste les exportations. Sur l’ensemble de l’exercice, la croissance devrait avoisiner 2%.
Si elles ont globalement surperformé leurs grandes consœurs depuis que l’Europe a retrouvé la croissance courant 2013, les small et mid caps suisses ont été touchées par le désintérêt estival pour les valeurs cycliques. Ainsi, elles présentent des valorisations intéressantes. Qui plus est au vu de leur environnement économique. Puisque ce secteur se plaît en période de haute conjoncture légèrement inflationniste. Elles pourraient même profiter d’un affaiblissement du franc en fin d’année, si la zone euro confirme son rythme de croissance et l’Italie ne joue pas les trouble-fêtes.
Le Projet fiscal 17 (PF 17), adopté par les Chambres fédérales en septembre, pourrait aussi avoir un impact positif sur les marges bénéficiaires des petites et moyennes capitalisations suisses dès l’an prochain. Cette réforme, qui abolit les statuts spéciaux octroyés aux grandes entreprises internationales, ramènera le taux moyen d’imposition des bénéfices en Suisse d'environ 20% à 14% pour toutes les sociétés.