Uber travaille depuis deux ans sur un projet de taxis volants dont la mise en service est planifiée pour 2023. Mais la multinationale n'est pas seule et la concurrence est déjà bien présente.
Voilà deux ans que la multinationale Uber, connue pour son service VTC (voiture de transport avec chauffeur), travaille sur le projet de développer un réseau de taxis volants, dont la mise en service est planifiée pour 2023.
Il s’agit bien d’une nouvelle façon de définir le transport de personnes. Dans des villes de plus en plus congestionnées, l’alternative de passer par les airs deviendra indispensable pour se déplacer rapidement, indique Tom Prevot, directeur des systèmes d’espaces aériens chez Uber qui a travaillé auparavant pour la Nasa. Un vol de démonstration est prévu en 2020. Deux villes ont déjà été choisies, Los Angeles et Dallas, et une troisième le sera bientôt parmi les villes présélectionnées: Sydney, Melbourne, Rio de Janeiro, São Paulo, Paris, Bombay, Delhi, Bangalore et Tokyo.
Ces futurs taxis sont un croisement entre un avion, un hélicoptère et un drone. Ils sont entièrement électriques à décollage et atterrissage verticaux. Ils pourront transporter jusqu’à cinq personnes d’un bout à l’autre d’une ville à une vitesse comprise entre 240 et 320 km/h, en volant à une altitude de 300 à 600 mètres. Il est prévu de créer des hubs nichés sur les toits des immeubles qui permettront, le temps du débarquement et de l’embarquement des passagers, de recharger les batteries en huit minutes chrono, voire en cinq minutes à terme! D'abord pilotés par un humain, Uber envisage de les rendre autonomes d’ici 2027-2030.
La firme a su s’entourer d’éminents partenaires tels qu’Embraer, la NASA, Aurora Flight Sciences (appartenant à Boeing), Pipistrel Aircraft, Bell Helicopter, Karem Aircraft et Corgan. La multinationale s’est également attaché les services de l’armée américaine. Dernier fait en date, un partenariat a été signé avec l’Université du Texas à Austin. Elle doit évaluer l'efficacité du nouveau système de motorisation et en mesurer le niveau sonore. Le bruit des moteurs ne devra pas être un frein à l'autorisation de voler en milieu urbain.
Malgré les difficultés et la complexité d’un tel projet, la concurrence est déjà bien présente. La start-up allemande Volocopter, qui avait réalisé les premiers tests de son prototype à Dubaï, annonce une deuxième session d'essais à Singapour au deuxième semestre 2019. Son Volocopter, mi-hélicoptère mi-drone, a été présenté au salon des mobilités urbaines Autonomy à Paris il y a dix jours. La firme espère le commercialiser d’ici cinq ans.
Le marché est en pleine explosion. De nombreuses autres marques affûtent actuellement leurs modèles, dont des acteurs de poids comme Google, Rolls-Royce et Airbus. Mais le plus grand défi auquel tous les participants seront confrontés sera d’obtenir le feu vert des autorités de régulation aérienne pour que ces aéronefs d’un nouveau genre soient certifiés. Car sans l’autorisation de voler, ces taxis des airs risquent fort de rester sur le plancher des vaches.
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 29 octobre 2018