Contrairement à une idée reçue, octobre n’est de loin pas le pire mois boursier de l’année aux États-Unis ou en Suisse.
Vous redoutez particulièrement les mois d’octobre en bourse? Vous avez raison et tort à la fois. Un constat que faisait déjà l’écrivain Mark Twain, il y a plus de 100 ans, dans une formule restée célèbre: «Octobre est un mois particulièrement dangereux pour spéculer en bourse. Mais il y en a d'autres: juillet, janvier, septembre, avril, novembre, mai, mars, juin, décembre, août et février.»
La triste réputation du mois d’octobre tient essentiellement au souvenir de deux accidents boursiers majeurs: celui de 1929 où le Dow Jones (DJ) perdit coup sur coup 13% et 12% les 28 et 29 octobre, et celui du 17 octobre 1987, date à laquelle l’indice vécut sa pire séance de tous les temps en s’effondrant de 23,2%.
En sus de ces deux événements pénibles, octobre 2008 est resté dans les mémoires comme le pire mois de la longue chute enregistrée lors de la dernière crise financière (-14,1% pour le DJ). Il a également laissé un mauvais souvenir l’an dernier avec une chute de plus de 5%, prélude à une correction sévère qui faillit mettre un terme à dix ans de bull market sur le marché américain.
Historiquement, octobre est surtout le mois des extrêmes aux États-Unis. Depuis la création du S&P 500 en 1957, la pire et la meilleure performance mensuelle de cet autre indice vedette de la bourse américaine ont eu lieu un mois d’octobre (-23,2% en 1987 et +16,3% en 1974). À la mesure de l’indice de la peur, le VIX, octobre se démarque également comme la période de l’année la plus volatile. Il est d’ailleurs le mois qui génère les volumes d’échanges les plus élevés.
En dépit de ces revers de fortune, 61% des mois d’octobre du S&P 500 ont été positifs. Ils ont délivré une performance moyenne de +0,73% sur les 62 dernières années, contre +0,5% pour la moyenne des douze mois. Octobre se classe ainsi, dans la durée, comme le sixième mois le plus rémunérateur du S&P 500 (voir le graphique ci-dessous).
En Suisse, la saisonnalité est légèrement différente. Octobre se profile même comme le meilleur mois boursier pour le SMI avec une hausse moyenne de 1,45%. Mais c’est une performance en trompe-l’œil, car l’indice vedette, lancé le 30 juin 1988, n’a pas eu à subir les affres du krach d’octobre 1987. Sur ce mois, le résultat est d’ailleurs moins reluisant pour le SPI, porté sur les fonts baptismaux de la Bourse suisse un peu plus d’un an plus tôt qui, lui, n’a pas été épargné par cette chute boursière historique (voir le graphique ci-dessous). Le tableau est en revanche plus flatteur pour le SPI sur la première moitié de l’année. Celui-ci se démarque en effet sensiblement de l’indice des grandes capitalisations suisses grâce à l’effet des dividendes qui viennent alimenter chaque printemps le SPI mais qui ne sont pas pris en compte dans le calcul du SMI.
Pour les bourses suisses et américaines, la période d’été est la plus faible. Août et septembre ressortent en effet historiquement comme les plus mauvais mois boursiers de l’année sur ces deux marchés. Voilà qui, avec la faiblesse relative des performances des mois de juin, a donné corps à la formule «Sell in May and go away». Une maxime boursière taillée sur mesure pour le S&P 500 dont la moyenne des performances à 6 mois culmine au 30 avril à 6,14% pour tomber dans un continu decrescendo à 0,65% au 31 octobre (voir le graphique ci-dessous).
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