L'Arabie saoudite a tout mis en œuvre pour que la mise en bourse d'Aramco se passe bien. Le véritable défi sera la phase suivante, lors d’un placement des titres à l’échelle internationale.
Plusieurs grosses opérations boursières sont attendues avant la fin de l’année, dont la cotation partielle d’Aramco ou encore celle de la Française des jeux.
L'introduction en bourse tant attendue d'Aramco devient réalité. La compagnie pétrolière saoudienne a finalement annoncé qu'elle prévoyait de vendre 1,5 % de ses actions: soit environ 3 milliards d'actions, à un prix indicatif de 30 riyals (USD 8) à 32 riyals, valorisant cette IPO (Initial Public Offering, entrée en bourse) à USD 25,6 milliards. Ce qui implique que le géant pétrolier vaut entre USD 1600 et 1700 milliards. Cette opération battrait le précédent record de USD 25 milliards levés par le géant chinois du commerce électronique Alibaba lors de ses débuts à la Bourse de New York en 2014.
Pour son IPO, Aramco n'atteindra en revanche pas les objectifs que l'Arabie saoudite s’était fixés lors de l’annonce initiale en 2016. Le royaume saoudien avait annoncé que la compagnie pétrolière serait évaluée à environ USD 2000 milliards, que l'offre aurait lieu d'ici 2017 et que ses actions seraient cotées sur une bourse internationale de premier plan comme New York, Londres ou Hong Kong, ainsi que sur le Tadawul à Riyad. Le royaume a tout mis en œuvre pour que l’opération se passe bien en réduisant le taux d'imposition d'Aramco, en Alibaba, acte IIpromettant un dividende élevé et en négociant des engagements de la part de ses familles les plus riches. Le véritable défi sera la phase suivante, lors d’un placement à l’échelle internationale.
Le marché des IPO à la bourse de Hong Kong a été durement touché par les protestations antigouvernementales croissantes. Ce dernier a chuté de près de 43% depuis le début de l’année. Il pourrait bien y avoir un net revirement à court terme.
Alibaba, le rival chinois d’Amazon, a annoncé qu'il allait faire sa deuxième introduction en bourse à Hong Kong, qu'il vise depuis des mois. Environ 500 millions d'actions seront offertes par le groupe au prix de maximum de HKD 188 (USD 24). Le titre devrait être négocié à partir du 26 novembre dans la métropole financière, actuellement en plein chaos politique. Alibaba devrait recueillir jusqu’à USD 13,4 milliards avec cette offre. Pour cette jeune entreprise - elle n’a que 20 ans –, il s'agirait de la plus importante cotation secondaire transfrontalière au monde.
Avec son introduction en bourse, Alibaba répond également aux souhaits du gouvernement. La Chine continue d'encourager les principales entreprises technologiques du pays à demander leurs cotations boursières en Chine. Une bourse technologique est d’ailleurs prévue à Shanghai sur le modèle du Nasdaq américain.
Plus près de nous et à une autre échelle, l’État français va réduire sa participation dans le capital de la Française des jeux à 2% contre 72% jusqu’à maintenant. Le prix sera connu le 20 novembre (il devrait avoisiner EUR19,50) et la première cotation interviendra le 21 novembre.
Qui a dit qu’il y avait bousculade à environ six semaines de la fin de l’année?
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 19 novembre 2019