Quitter précipitamment les marchés des actions est l’un des moyens les plus sûrs de détruire de la valeur.
La constance est une vertu clé pour s’exposer aux actions. Le temps est le meilleur allié de l’investisseur qui, à court terme, doit avant tout se méfier de lui-même.
Vous voulez éviter les pires séances boursières? Votre quête est sans issue. Plutôt que de s’affranchir des chutes, mieux vaut ne pas manquer les fortes hausses. Quitter précipitamment les marchés des actions est l’un des moyens les plus sûrs de détruire de la valeur.
La statistique est implacable. Selon diverses études, l’investisseur qui a manqué les 10 meilleurs jours de trading durant les 20 dernières années aux États-Unis a dégagé une performance réduite de plus de moitié par rapport à celui qui est resté pleinement investi (+6,6% par an). Pire, pour peu qu’il ait manqué les 30 meilleures journées de la période, soit 0,6% des quelque 5200 séances boursières, son rendement est devenu négatif.
Se mettre au vert sur des périodes plus longues n’est pas une meilleure idée. Le marché haussier du S&P 500, qui a débuté le 9 mars 2009, se traduit aujourd’hui par un rendement de +390%. S’exposer un an plus tard aux actions américaines réduit la performance à +185%.
Certes, la stratégie de retrait est souvent tentante. Elle semble même parfois découler du bon sens, comme au soir de l’élection de Donald Trump qui devait marquer le début d’un Armageddon boursier. Pas de chance pour ceux qui ont cédé alors à l’alarmisme. L’élection du républicain s’est accompagnée de plusieurs excellents mois pour les actions.
De même, le mois de décembre difficile que nous venons de vivre a convaincu certains investisseurs de quitter le navire. Dommage, car ils auront vendu près des plus bas de 2018 et probablement manqué le plus beau mois de janvier des actions américaines depuis 1987.
La constance reste une vertu clé pour s’exposer aux actions. Le temps permet d’estomper les bruits de marché et de diminuer les risques de biais comportementaux. Il est le meilleur allié de l’investisseur qui, à court terme, doit avant tout se méfier de lui-même.
Publié dans 24 Heures, le 18 février 2019