Wall Street a le vent en poupe en ce premier semestre de 2019.
Les entrées en bourse prolifèrent aux États-Unis grâce à des marchés qui ont le vent poupe. Mais il n’y a pas que des succès. Quelques exemples.
Malgré le revers de la semaine dernière, Wall Street a le vent en poupe en ce premier semestre de 2019. Le Nasdaq s’est hissé à des plus hauts historiques, poussé par le duel entre Apple et Microsoft, d’une part, et, de l’autre, par un taux de chômage au plus bas grâce à la bonne santé économique des États-Unis. Quelques nuages pourraient cependant obscurcir cet horizon à première vue dégagé, à l’image des négociations sino-américaines en cours sur les droits de douane qui peinent à se conclure.
Dans cet environnement de taux bas et d’euphorie boursière, on notera, comme à l’accoutumée, la prolifération des entrées en bourse (Initial Public Offering ou IPO) en tout genre. Petit tour d’horizon des nouvelles licornes (start-up valorisées à plus de 1 milliard de dollars) stars des salles des marchés. Leur objectif commun est d’entrer dans le cercle fermé des «decacorns», soit les licornes ayant dépassé la barre des 10 milliards de dollars de capitalisation boursière.
La capitalisation de l'entreprise californienne Zoom Video a été multipliée par 18 par rapport au tour de table précédant son introduction en bourse grâce à un bénéfice de 7,5 millions de dollars survenu rapidement. En vogue grâce à son modèle «freemium», qui donne accès à une version gratuite limitée dans le temps, la société séduit désormais les grosses entreprises (Uber, Wells Fargo, Gap) qui représentent 30% de son chiffre d'affaires. Ce dernier s’est envolé de 113% depuis son IPO.
Beyond Meat, start-up américaine qui fabrique essentiellement des steaks à base de végétaux, a presque doublé (+180%) depuis son IPO. Elle compte parmi ses actionnaires Bill Gates et l'acteur Leonardo DiCaprio.
Pinterest, le site de partage de photos, a levé environ 1,4 milliard de dollars lors de son introduction en bourse. Il est actuellement valorisé à 12,7 milliards de dollars si l’on prend en compte les différentes classes d’actions (+52% depuis son IPO).
…et des flops
Lors de sa première journée de cotation, Lyft a gagné 9%. Par la suite, le titre du principal concurrent d'Uber a plongé et il affiche désormais une baisse de 23% depuis son IPO).
Uber Technologies visait un maximum de 91,5 milliards de dollars de valorisation avec sa cotation à Wall Street. C’est 30% de moins que les 120 milliards prévus par Goldman Sachs. Cette modération, reflète les déboires de Lyft le mois dernier, s’explique par un mauvais timing en raison des négociations sino-américaines en cours. Cette IPO reste la plus importante depuis celle de Facebook il y a sept ans. L’action Uber Technologies a perdu 10,8% le 13 mai à Wall Street, ce qui porte sa chute à 20% après 3 jours de cotation.
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions" de la salle des marchés de la BCV, le 15 mai 2019