Actuellement, la Chine produit 95% des panneaux solaires en silicium cristallin.
Depuis 2013, la Chine est le premier fabricant mondial de panneaux solaires. La Suisse est leader européen dans la recherche.
En 1839, Alexandre Edmond Becquerel découvre l’effet photovoltaïque. Mais il faudra attendre 1954 pour que le premier panneau solaire soit fabriqué par Bell Laboratories. Cette technologie prend son essor grâce à la recherche spatiale, dans les années 60, et les premières installations domestiques commencent à se développer après la flambée des prix du pétrole, lors de la crise de l'énergie des années 70.
Dès 1985, la Suisse apporte un soutien massif aux projets de recherche dans ses hautes écoles, mais elle reste très prudente dans la subvention d’installations photovoltaïques. L’Europe mise en revanche sur cette énergie et prend la tête du développement de l’électricité solaire durant la période allant de 1990 à 2010. Cinq pays européens, l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne et la Bulgarie sont alors les leaders mondiaux dans les installations solaires.
En 2010, la Chine entre en jeu et soutient massivement son industrie solaire par des crédits sans intérêt ou en fournissant du courant pour la production à très bas prix. Le pays devient numéro un mondial de la branche dès 2013. Incapable de faire face à cette concurrence, le dernier grand fabricant européen de panneaux photovoltaïques, Solar World, fait faillite en 2018. Actuellement, la Chine produit 95% des panneaux solaires en silicium cristallin. Sur les dix plus grands producteurs de cellules solaires, huit sont basés en Chine.
En Europe, il reste des fabricants de cellules, comme Recom ou 3Sun en Italie, et des fabricants de modules, dont 3S Solar Plus ou Megasol en Suisse. La société Meyer Burger a vendu sa division Energy Systems à 3S Solar Plus et se concentre désormais sur les équipements de production de cellules et de panneaux solaires. Résultat de sa stratégie via ses hautes écoles, la Suisse est le leader européen dans la recherche sur l’électricité solaire, alors que, parallèlement, elle est l’un des pays qui compte le moins d’installations photovoltaïques.
Dernière innovation en date, la start-up Insolight, spin-off de l’EPFL, a mis au point une nouvelle génération de panneaux photovoltaïques atteignant un rendement standardisé de 29%, alors que ceux que l’on trouve actuellement sur le marché n’atteignent que 17 à 19%. La technique se base sur des cellules solaires ultraperformantes, mais très onéreuses, destinées aux satellites. Pour contenir les coûts, la start-up a développé un verre protecteur intégrant des lentilles optiques qui concentrent plusieurs centaines de fois les rayons du soleil sur de très petites surfaces de cellules à haute performance. Le système peut même être posé en une couche supplémentaire sur un panneau solaire standard afin d’en maximiser le rendement. Les cofondateurs d’Insolight visent une production de masse dès 2022 et sont en discussions avec plusieurs fabricants pour la vente de licences. Ils espèrent ainsi rendre les fabricants européens plus compétitifs face à leurs concurrents chinois.
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV, le 4 mars 2019