Une centaine de laboratoires et sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques sont lancés dans la course pour trouver un vaccin.

MARCHÉS 9 juin 2020

Tous dans la course au vaccin!

Groupes pharmaceutiques, sociétés biotechs, laboratoires, tous sont focalisés sur la recherche d’un vaccin pouvant contrer le nouveau coronavirus, SARS-CoV-2, qui a provoqué la pandémie actuelle de Covid-19.

Les recherches et le développement d’un vaccin contre le coronavirus avancent plus rapidement que pour d’autres maladies en raison d’un énorme déploiement de ressources à l’échelle planétaire. Une centaine de laboratoires et sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques travaillent d’arrache-pied et sont lancés dans une course effrénée pour trouver un vaccin. Les organismes nationaux de médicaments, la Federal Drug Administration aux États-Unis et l’agence européenne des médicaments notamment, ont fortement raccourci les processus d’acceptation dans le cadre de cette pandémie.

Un enjeu économique

L’enjeu est certes sanitaire, mais aussi économique, car la rapidité avec laquelle les économies mondiales pourront se redéployer entièrement dépend, dans une large mesure, du temps qu’il faudra pour obtenir un vaccin. Le développement le plus rapide d’un vaccin a été, jusqu’à aujourd’hui, d’un an (Ebola) et de quatre ans (oreillons) avant d’arriver jusqu’aux malades. Actuellement, une dizaine de vaccins contre le coronavirus sont parvenus à la phase cruciale des essais cliniques sur l’homme.

La Chine dans la course

La Chine est naturellement de la partie et veut montrer qu’elle est aussi une puissance biotechnologique. Les sociétés CanSino Biologics, China National Biotec et Sinovac Biotech sont sur le front. Sinovac est en discussion avec l’OMS et plusieurs pays pour procéder à des essais comparatifs à large échelle sur des milliers de malades, en lançant une étude clinique de phase III.

Américains, Britanniques, Allemands, Français et Suisses aussi

Du côté de l’Occident, il y a notamment l’américain Johnson & Johnson qui commencera des essais sur des patients en septembre et le laboratoire américain Inovio, spécialisé dans la découverte de produits d'ADN synthétique. D’autres mettent en place des collaborations, afin d’être plus efficaces. La Britannique AstraZeneca et l’Université d’Oxford se sont associées. Côté français, Sanofi, en partenariat avec Galxosmithkline, espère commencer des essais cliniques au second semestre et produire «des centaines de millions de doses» d’ici fin 2021. L’Allemande BioNTech s’est alliée aux Américaines Pfizer et Moderna et avec la Suisse Lonza. Moderna a rapporté que son vaccin provoquait une réponse immunitaire lors d’essais de phase I, sans effets secondaires. Elle espère amorcer la phase III de son test en juillet. Le patron de Pfizer croit à un vaccin avant 2021, soit pour fin octobre «si les choses se passent bien».

Un investissement avant tout

Une mise au point rapide d’un vaccin est bien entendu souhaitable, mais à la condition que le produit soit aussi sûr que possible. Comme le disait le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, «La santé n’est pas un coût. C’est un investissement».

Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 9 juin 2020