Le département de la Défense des États-Unis: toujours à la pointe de l'innovation.
Nombre d’innovations déployées pour contrer le COVID-19 étaient autrefois d'obscurs projets financés par le Pentagone pour défendre les soldats contre les maladies contagieuses et les armes biologiques. Aujourd’hui, avec la puce «Corona», l'armée américaine veut prévenir les épidémies de masse parmi les soldats, comme sur le porte-avions USS Theodore Roosevelt. En avril 2020, des centaines de membres d'équipage avaient été infectés par le COVID-19. L'affaire avait fait les gros titres dans le monde entier.
Avec un acteur privé, l’agence a développé un polymère qui, une fois injecté sous la peau du patient, est en contact permanent avec le sang. Ce gel, qui prend la forme d’un fil de trois centimètres de long, peut être mis en place au moyen d’une simple seringue. Il possède une composition chimique spéciale qui réagit aux molécules présentes dans le corps. Il a pour particularité de changer de couleur en présence de marqueurs de début d’infection.
Il suffit ensuite de placer une puce électronique relativement simple et bon marché à la surface de la peau pour que le porteur soit averti. Les soldats pourraient subir un test de dépistage du coronavirus après avoir reçu un tel signal. «C'est comme un voyant d'alarme du moteur», résume le Dr Matthew Hepburn de la Defense Advanced Research Projects Agency (DAPRA). Selon lui, la puce «Corona» du Pentagone est en phase finale de développement. Il ne s'agit pas d'un redoutable traceur gouvernemental qui suivrait tous les mouvements, mais d'un gel semblable à un tissu, conçu pour tester notre sang en permanence. Une surveillance des troupes automatisée, capable de détecter les malades avant même l’arrivée des premiers symptômes, permettrait d’évacuer le risque de voir un régiment, une caserne, voire l’équipage d’un porte-avions entier, passer en quelques jours de l’état de force de frappe dissuasive à celui de malades inoffensifs et vulnérables.
Cet exemple montre que les technologies futuristes, souvent développées par les forces armées qui ne regardent pas à la dépense, finissent souvent par se retrouver dans le domaine public.
Le GPS a, par exemple, été créé par le département de la Défense américaine. Bien que le premier satellite destiné à déployer cette technologie fut lancé en 1968, l’ensemble du dispositif ne fut opérationnel qu’en 1995. À l’époque, les signaux étaient volontairement dégradés pour le grand public de façon à laisser à l’armée un avantage concurrentiel. C’est en mai 2000 que Bill Clinton a levé ce blocage. Plusieurs compagnies comme Garmin, TomTom ont alors compris l’intérêt de cette technologie pour les compagnies et le grand public. C’est au milieu des années 2000 que le récepteur GPS personnel devint relativement abordable pour les particuliers.