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MARCHÉS 13 septembre 2023
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Les voitures du futur rouleront à l’e-fuel

Alternative au tout électrique, l’e-carburant envahit les débats sur le futur des voitures thermiques. À quoi rouleront les voitures après 2035? À cette date, la vente de véhicules neufs à moteur thermique devrait avoir vécu. Seuls les engins 100% électriques trôneront chez les concessionnaires européens. La solution, plus qu'à l'étude, a un nom: «carburant de synthèse» ou «e-fuel».

L’e-fuel, carburant non fossile, donc non polluant, est compatible avec les dernières évolutions de moteurs répondant à la norme Euro 6, entrée en vigueur en 2014. Il pourrait alors nourrir les voitures encore en capacité de rouler. En quête d’un plan B, différents constructeurs automobiles se sont lancés à la recherche d’une alternative pour les véhicules traditionnels. Avec la disparition progressive des moteurs thermiques, on sait que les e-fuels pourraient jouer un rôle crucial. Ils pourraient notamment avoir raison de l’interdiction totale des moteurs thermiques en Europe en 2035. Le constructeur automobile japonais Toyota et la compagnie pétrolière américaine Exxon Mobil collaborent aujourd’hui sur un nouveau mélange de carburants.

Émissions de moteurs réduites de 75%

Toyota, qui s'est montré sceptique à l'égard d'une approche entièrement électrique, teste les mélanges de carburants synthétiques d'Exxon, qui utilisent des matières premières existantes et de l'éthanol. Les mélanges de carburants issus de cette collaboration pourraient réduire jusqu'à 75% les émissions des moteurs à combustion pendant toute leur durée de vie. Au Japon, Toyota prend les devants et travaille avec Eneos sur des tests pour ses carburants de synthèse. La société Eneos a développé un premier carburant de synthèse et a proposé à Toyota de servir de cobaye avec deux de ses modèles, la toute nouvelle Prius hybride rechargeable et la petite sportive GR86. Il s’agit d’une petite production, à raison d’un baril par jour, mais Eneos a révélé que la production d’e-fuel se ferait en masse à l’horizon 2030.

Lutte contre les émissions de CO2

Le géant saoudien du pétrole Aramco collabore de son côté avec Renault et Stellantis. Les deux entreprises viennent en effet de révéler qu’elles s'étaient associées pour tester le développement de carburants de synthèse. Plusieurs mois de tests ont permis de vérifier la compatibilité de cet e-fuel signé Aramco avec les différentes familles de moteurs, des mécaniques essence ou diesel qui ont été montées sur pas moins de 28 millions de véhicules du groupe produits depuis 2014. D’après Stellantis, l’emploi de ces carburants de synthèse «pourrait réduire jusqu’à 400 millions de tonnes les émissions de CO2 en Europe de 2025 à 2050». Un chiffre qui ne tient même pas compte de la possibilité d’utiliser ces mêmes e-fuels dans les véhicules des marques concurrentes. Un des avantages de l’e-fuel est qu’il se stocke mieux que l'hydrogène ou que l'électricité. De plus, il permettrait de faire perdurer beaucoup de véhicules déjà construits.

Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express Marchés" de la Salle des marchés de la BCV, le 12 septembre 2023.