Elles sont bien lovées dans leur niche. De nombreuses entreprises suisses – et pas que des grandes – ont su devenir des championnes de leur activité sur le plan mondial. Certaines sont cotées en bourse avec des capitalisations souvent qualifiées de petites et moyennes, soit inférieures à 10 milliards de francs. Elles ont la réputation de présenter des profils intéressants pour la diversification d’un portefeuille. Est-ce toujours vrai en ces périodes de ralentissement économique ou de franc fort? La réponse se trouve notamment dans votre horizon de placement.
Depuis l’an dernier, les actions suisses affichent une moins bonne performance que leurs homologues européennes ou américaines. Les grosses capitalisations réunies dans le SMI souffrent de leur aspect défensif dans un environnement plutôt tourné vers la croissance, la technologie et une certaine prise de risque. Les petites et moyennes pâtissent, quant à elles, du manque d’allant de l’économie mondiale – en particulier de l’Allemagne – ainsi que du franc fort.
Une éclaircie économique prolongée réveillera ces «belles endormies», qui sous-performent leurs homologues plus importantes depuis 2021. Un suivi d’indicateurs, comme les indices des directeurs d’achats du secteur manufacturier, donne la direction de la conjoncture. Par ailleurs, la Banque nationale suisse agit pour empêcher le franc de se renforcer encore. Côté valorisation, les petites et moyennes capitalisations suisses présentent un visage plus abordable que les grosses.
Des faiblesses sur les marchés boursiers pourraient ainsi entrouvrir la porte vers ce segment si votre portefeuille n’est pas suffisamment diversifié. Surtout que, sur le long terme, l’agilité des petites et moyennes entreprises suisses peut s’avérer être un atout de croissance. Une analyse historique montre qu’elles surperforment les grosses capitalisations sur le long terme.
Cet article a paru dans 24 Heures, le 26 février 2024