La progression du PIB suisse a surpris par son tonus.
Au début du mois de septembre, la Suisse publiait ses statistiques sur la croissance du deuxième trimestre. Alors que la progression du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis et de la zone euro n’affichait qu’une hausse modeste durant cette période, la nôtre a surpris par son tonus. Sur un an, elle s’envolait à 1,7%.
Si une telle vigueur ne va malheureusement pas être la norme des prochains trimestres, les perspectives restent rassurantes. C’est le scénario de la Banque nationale suisse (BNS) qui pronostique un rythme de croissance du PIB de 1,5% cette année, rythme qui devrait encore accélérer l’an prochain. Le Fonds monétaire international (FMI) et de nombreux instituts financiers sont du même avis. Pour y arriver, il faudra que la consommation des ménages reprenne du poil de la bête et que les investissements ne soient pas reportés aux calendes grecques, des défis importants.
Les éléments qui soutiennent les dépenses des ménages sont là: légère hausse du pouvoir d’achat, augmentation de la population active, faibles coûts de financement… Seule la confiance manque à l’appel. La lente progression du chômage, une désinflation lancinante et les délicates négociations avec l’Europe peuvent assombrir le tableau, tant pour les ménages que pour les entreprises. Vu leur pricing power limité et des perspectives de hausse de chiffres d’affaires édulcorées, ces dernières rechignent à investir, surtout lorsque les capacités de production restent largement disponibles.
Capacité d’innovation, compétitivité de notre recherche, taux de financement très bas, souplesse du marché du travail, réactivité de nos industriels, les ingrédients sont réunis pour soutenir la croissance. Et si le frein à l’endettement pouvait, de temps à autres, être relâché, il serait plus facile d’avancer.
Publié dans 24Heures le 29 septembre 2016