L’ensemble de la croissance mondiale devrait payer au Brexit un tribut de 0,2 à 0,3 %.
Le vote britannique en faveur du Brexit ouvre un nouveau chapitre de l’histoire européenne. L’incertitude aujourd’hui est tout autant politique qu’économique.
Ce vote souligne le malaise croissant engendré par la conduite bureaucrate de l’Europe et par la globalisation, ses changements trop rapides et ses effets inégalitaires. De la réaction des instances dirigeantes européennes à ce désaveu dépendra celle des acteurs économiques et des marchés financiers, ces prochains mois.
Si les conséquences seront plus importantes en Grande-Bretagne et en Europe qu’ailleurs dans le monde, l’ensemble de la croissance mondiale devrait payer au Brexit un tribut de 0,2 à 0,3 point de pourcentage. Chez nous, l’attention se porte avant tout sur l’évolution du franc, donc sur l’attitude de la Banque nationale suisse (BNS). Devra-t-elle procéder à une nouvelle baisse des taux? Ces conséquences peuvent être plus violentes encore si l’incertitude politique s’accroît et, donc, si les acteurs économiques perdent confiance. La situation financière pourrait alors se détériorer pour se transformer en un tout autre scénario qu’une crise gérable.
Les Banques centrales vont à nouveau jouer un rôle de premier plan, en multipliant les interventions. Cependant, l’impact économique du Brexit va moins dépendre de la réaction des Banques centrales que de la réaction politique, donc de la confiance des acteurs économiques. Les attentes envers Bruxelles sont énormes. L’Union européenne saura-t-elle imaginer un processus d’intégration plus intelligent? Saura-t-elle s’améliorer, relancer une dynamique plus crédible? Quelles seront les réactions des autres pays? Plusieurs échéances politiques importantes sont attendues durent les prochains mois. Ceci, alors que le processus politique ouvert aujourd’hui s’annonce lent et long.
Publié le 28 juin 2016 dans 24Heures