La blockchain offre au monde de la finance une alternative intéressante pour accélérer certains processus, comme l’achat de produits financiers par exemple.
La blockchain, technologie informatique décentralisée née en 2008, permet des échanges sécurisés sans aucun intermédiaire. Pensée à l’origine pour les transferts d’argent, son développement est encore en cours.
Cette technologie permet de stocker, transmettre et vérifier des informations sans organisme de confiance (banque, autorité centrale). Son invention en 2008 dans un contexte libertarien a pour but d’échapper aux contrôles et contraintes des intermédiaires. Elle fonctionne comme une base de données partagée entre une multitude d’ordinateurs et gérée par des protocoles informatiques.
Pour qu’une information soit modifiée, il faut le consensus (électronique) de tous les utilisateurs. Une fois enregistrée, l’information est traçable et quasi inviolable, offrant une grande transparence pour ses utilisateurs. On distingue les blockchains publiques et participatives de celles privées et gouvernées (par de grandes entreprises par exemple).
La finance est particulièrement caractérisée par la fragmentation des données et des acteurs. La blockchain y offre une alternative intéressante pour accélérer certains processus, comme l’achat de produits financiers par exemple. Par ailleurs, la «tokenisation» (de token ou jeton) qui permet la représentation numérique d’un actif via la blockchain, ouvre de nouvelles perspectives pour le financement de petites et moyennes entreprises.
Les freins principaux à la blockchain restent sa complexité, son impact carbone – Bitcoin à lui tout seul consomme l’équivalent énergétique de toute la Suisse –, mais aussi le manque d’encadrement légal. Un projet de loi fédérale proposé par le Conseil fédéral devrait faciliter et accélérer l’innovation dans ce secteur.
C’est l’application la plus connue de la blockchain. Il en existe des dizaines dont certaines hébergées en Suisse, comme l’Ether née dans la cryptovalley de Zoug en 2015. La plus ancienne d’entre elles, le Bitcoin, a vu sa valeur grimper de 130% en 2020. Bien que ces monnaies soient aujourd’hui ponctuellement acceptées pour effectuer des transactions dans l’économie réelle (on peut payer ses impôts en Bitcoin et en Ether dans les cantons de Zoug et Zurich), elles restent des actifs décorrélés du monde réel, sans lien juridique avec lui.
Longtemps regardées avec suspicion par de nombreux analystes en raison des bulles spéculatives qu’elles ont entraînées, les cryptomonnaies commencent à susciter de l’intérêt, notamment de la part des banques centrales. Leur utilisation la plus intéressante ne devrait pas concerner les échanges entre particuliers à large échelle, mais se développer dans des contextes plus cadrés comme des entreprises ou des consortiums, où les mécanismes de consensus sont allégés en raison d'un nombre restreint d'utilisateurs.
Par Camille Andres, rédactrice pour la BCV