Développer l’agilité professionnelle de chacun en apprenant à identifier des opportunités, les analyser et les mettre en oeuvre avec des équipes de culture très diverses, c’est l’objectif du Micro MBA conçu par Raphaël H. Cohen pour Romandie Formation.
La BCV a parrainé cette année le micro MBA en management entrepreneurial de Romandie Formation. Cette formation, déjà éprouvée au sein de la Banque depuis 2011, fournit à des employés ou des indépendants toutes les clés pour introduire des changements internes ou externes avec succès. Explications.
Quand on est cadre depuis dix ans, qu’on suit régulièrement des formations internes dans une entreprise à la direction jeune et dynamique, on se dit peut-être, comme Marzena Ochrymowicz, responsable de l’administration des patients pour la clinique Bois-Cerf Hirslanden, qu’on n’a pas besoin de se remettre en question. «Avant, très franchement, je pensais tout savoir et connaître bon nombre d’outils!» Et pourtant… après avoir suivi le Micro MBA de Romandie Formation cette responsable est extrêmement enthousiaste sur l’expérience, qui reconnaît-elle, l’a «changée».
Avec deux collègues également participants, elle a pu, au cours de ces sept mois de travail, résoudre un problème crucial dans sa clinique. «Par nécessité pratique, par obligations juridique, beaucoup de soins deviennent ambulatoires. Il nous fallait développer une nouvelle politique d’accueil». C’est le projet qu’elle a choisi de travailler avec ses collègues, et qui se traduit aujourd’hui très concrètement par une augmentation de 20% des taux d’occupation des services ambulatoires, et un accueil beaucoup plus simple pour les patients.
Ce travail pratique est l’une des forces de la formation, qui comporte un projet concret à réaliser en équipe. «La réussite du programme est conditionnée à la réussite d’un projet portant sur un produit ou un service. Il faut une innovation qui ne soit pas prévue par l’entreprise et mise en oeuvre», explique le professeur Raphaël H. Cohen, concepteur et responsable du Micro MBA, par ailleurs Co-directeur académique de la spécialisation (DAS) en Entrepreneurial leadership du eMBA de l’Université de Genève.
L’innovation, c’est le cœur même de cette formation: «Beaucoup d’innovations ne sont pas forcément des inventions technologiques, mais des changements, des améliorations. Nous voulons fournir aux participants les compétences pour apporter des bénéfices à leur entreprise ou à leurs clients», résume Raphaël H. Cohen. La formation s’adresse aussi bien à des employés de PME que des entrepreneurs à la tête de leur business. «Le dénominateur commun, c’est qu’il s’agit de gens acteurs de leur futur, prêts à se remettre en question», souligne Raphaël H. Cohen. Car l’autre aspect de l’innovation, c’est aussi et surtout savoir sortir des sentiers battus, voir les choses sous un autre angle. «L’être humain n’aime pas le changement. Alors qu’au sein de l’entreprise on nous disait qu’apporter des changements serait difficile, nous avons appris à trouver des solutions, voir le verre à moitié plein. Ce dynamisme est bénéfique», assure Marzena Ochrymowicz.
Issus de tous les horizons, les participants soulignent combien cette diversité est riche.
«Le lien entre les participants, en plus des projets conçus ensemble est précieux. Un vrai réseau s’est créée, important et intéressant», remarque Ismaël Gensollen, entrepreneur et participant au Micro MBA en 2016-2017. La diversité est aussi source de créativité: issus d’horizons très divers, les membres de son groupe ont conclu qu’il leur était impossible de travailler une solution à implémenter dans l’une de leurs entreprise respectives. Ils ont donc crée leur propre projet et leur propre société. Baptisée EICO Global Solutions elle propose aujourd’hui une batterie de prestations haut de gamme contre la présence de punaises de lit, pour les particuliers ou les entreprises. «Ce qui m’a plu c’est d’apprendre à passer d’une idée à sa réalisation, quel processus placer autour d’une idée, comprendre la séquence logique à enclencher», explique Ismaël Gensollen, qui, comme ses coéquipiers –employés, eux, en entreprise- dédie aujourd’hui une partie de son temps à cette nouvelle activité. La théorie, c’est l’autre force du micro MBA, qui permet de structurer des connaissances existantes mais parfois disparates : «tous les intervenants sont ceux auxquels je fais appel dans les programmes MBA. Comme ils sont à cheval entre le monde académique et managérial, ils ont une grande légitimité», explique Raphaël H. Cohen qui assure le ‘fil rouge’ de la formation. La vaste série de domaines abordés (négociation, leadership bienveillant et équitable, marketing…) offre une vision très globale de tous les aspects indispensables à la vie d’un projet. Libre ensuite à chacun d’approfondir l’aspect dont il a besoin. «J’espère ne pas m’arrêter là. J’ai découvert qu’on n’avait jamais fini d’apprendre», conclut Marzena Ochrymowicz.
Par Camille Andres, rédactrice, pour la BCV