Sur les marchés boursiers se pose la question de savoir quand interviendra le retournement de tendance, quand l'ours prendra le dessus sur le taureau, soit quand le marché baissier s'imposera face à la tendance haussière.

VOTRE ARGENT 2 juillet 2018
Mots-clés:

Au-delà de la géopolitique

Les nouvelles économiques sont bonnes, mais rares sont les indices boursiers à finir le semestre dans le vert. La situation est caractéristique d’un moment clé des cycles boursiers: celui où se pose la question de savoir quand interviendra le retournement de tendance. Mais, au-delà d’un été qui s’annonce quelque peu agité, les actions gardent une marge de progression.

Les tensions commerciales ou la situation en Italie sont autant de sources ponctuelles d’incertitude dans un contexte économique moins idéal qu’il ne l’était l’an dernier. Alors, le rapport entre croissance, taux et inflation était presque à l’équilibre. Une situation qui ne pouvait durer, car la croissance appelle une hausse des prix. Tant qu’elle est régulière et modérée, l’inflation est bonne pour l’économie. Elle permet notamment aux entreprises et aux particuliers d’investir. Mais lorsqu’elle devient trop importante, les banques centrales, au nom de la stabilité des prix, relèvent leurs taux pour éviter tout emballement. Ce coup de frein marque la fin de cette phase d’expansion.

Les marchés des actions scrutent les premiers signes d’essoufflement de l’économie pour anticiper le mouvement. Nous en sommes là. Ce qui explique la nervosité accrue des marchés, alors que la croissance reste solide. Impossible cependant de déterminer la longueur de cette phase: elle peut durer un an comme quatre. Les indicateurs plaident pour sa prolongation jusqu’à l’an prochain, voire 2020. À moins que la géopolitique en décide autrement.

Pour l’investisseur, la période demande de la conviction et de la flexibilité: être convaincu de sa stratégie d’investissement et se montrer flexible pour saisir les opportunités, car il y en a. Ainsi qu’une vision à long terme, car les éléments géopolitiques ne représentent souvent, avec le recul, qu’une vaguelette sur les courbes des indices.

 Paru dans 24 Heures, le 02.07.2018