La villa, un marché qui rétrécit

Les Vaudoises et les Vaudois achètent désormais davantage d'appartements en PPE que de maisons individuelles. Un mouvement qui devrait s'intensifier.

Dans le canton de Vaud, deux achats de logement sur cinq concernent des villas et trois des logements en propriété par étages (PPE). Une analyse des transferts immobiliers sur le marché cantonal du logement en propriété adressés à la BCV confirme l’ascendant de l’appartement sur la maison individuelle. Un mouvement qui devrait s’accélérer pour des raisons législatives et financières.

2012, année charnière

Le marché vaudois de la propriété n’a pourtant pas toujours été dominé par la PPE. Le renversement de tendance remonte à 2012. En cause, une production de villas qui n’a cessé de s’affaiblir depuis le pic de 2005. Cette année-là, 1 200 unités sont sorties de terre, contre moins de 400 l’an dernier. À l’inverse, la construction de logements en PPE s’est renforcée. Leur production a culminé à près de 3 000 appartements en 2014, année de l’instauration des taux négatifs qui a conduit à un âge d’or de la construction d’immeubles résidentiels de rendement.

Priorité au déjà construit

Sur l’ensemble du marché, le fort biais PPE imposé par la production est atténué par les transferts sur le parc existant, c’est-à-dire les achats de logements ayant déjà fait l’objet d’une acquisition. Car, contrairement à d’autres secteurs, le marché de la propriété voit l’occasion dominer le neuf. Près de trois transferts immobiliers sur cinq concernent des logements existants, avec une parité affichée entre la PPE et la villa durant la dernière décennie.

Raisons légales et financières

L’ascendant de la PPE devrait se renforcer ces prochaines années. Si la modification de la loi sur l’aménagement du territoire a sonné le glas de l’extension des zones villas, la sortie des taux négatifs en septembre 2022 devrait soutenir la production de logements en PPE, au détriment du locatif. Sur le marché de l’occasion, là aussi le logement en PPE devrait gagner du terrain, car l’extension de son parc est plus dynamique que celui de la villa.

Article publié dans 24 Heures, le 15 mai 2023